Bruegelwandeling, promenade Bruegel.

La Chapelle Sainte Anne à Sint Anna Pede

Situé à Dilbeek à l’ouest de Bruxelles dans le Pajottenland, ce village typique doit son nom au Neerpedebeek, un affluent de la Senne, qui le traverse le village. La petite église Sainte-Anne de Pede-Sainte-Anne, dont mention est déjà faite en 1259, est célèbre car elle se retrouve à l’arrière-plan de “la Parabole des aveugles“, peinte en 1568 par Pierre Breugel “l’Ancien”.

La Chapelle Sainte Anne à Sint Anna Pede, représentée par Pierre Bruegel l’Ancien

La Chapelle de Sint Anna Pede (au centre à l’ouest) est le point de départ et l’arrivée de la promenade montrant paysages et tableaux de Bruegel. Un “Musée en plein air”…

La Chapelle de Sint Anna Pede et les tilleuls (Wikipédia)

Prédication de Jean Baptiste, 1566, Budapest. Le peintre se référait aux sermons calvinistes, même s’il ne l’était pas.

Arbre de Cocagne : tout le décor du fameux Pays de Cocagne (1567, Munich) est déjà décrit dans un texte néerlandais imprimé en 1546.  A l’arrière plan, à droite Sint Anna Pede…

Détails :

Alpagas en pâture, ferme “Neerhof”

Noces paysannes (au fond… La Chapelle Sainte Anne de Sint Anna Pede)

Jeux d’enfants, travaux des champs, Le Printemps, 1565.

Marais, saules, …

La Chapelle Sainte Anne (au fond) doit sa célébrité au fait qu’elle est représentée sur « La Parabole des aveugles » ( Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique).

Mercator… Fonds Mercator

Pierre Bruegel l’Ancien, autoportrait

Pierre Bruegel l’Ancien, Maison atelier, rue haute, Bruxelles

Le Dénombrement de Bethléem contient-il des éléments de contestation du pouvoir central ?

Pierre Bruegel l’Ancien, place de la chapelle , Bruxelles

A l’époque de Pierre Bruegel l’Ancien, Bruxelles

Défilé pour les mariés, Bruegel bien avant les peintres institutionnels, comme Paulus…

Pierre Bruegel l’Ancien, brasserie Timmermans à Itterbeek

La brasserie Timmermans est active depuis 1702, époque où elle était connue sous le nom de « Brasserie de la Taupe ».

Membre de la Martin’s Finest Beer Selection d’Anthony Martin depuis 1993, Timmermans ne brasse que le lambic traditionnel, la bière issue de la fermentation spontanée utilisée dans toute la gamme. Le brassage du lambic, sans levure ajoutée, est basé sur une recette ancestrale.

Le lambic survit grâce à une poignée de brasseries bruxelloises et brabançonnes et à la présence de deux micro-organismes qui n’existent que dans la région : le Brettanomyces bruxellensis et le Brettanomyces lambicus.

L’ajout de fruits et d’épices, enfin, permet de donner des saveurs particulières : Strawberry, Kriek2, Pêche, Framboise, mais aussi la Oude Gueuze, la Kriek Retro, la Oude Kriek, la Warme Kriek Chaude, la Gueuze, la Faro ou la Lambicus Blanche.

Sur ce site a été brassée la bière « Bourgogne des Flandres ». Développée par la famille Van Houtryve depuis 1765, le brassage de cette bière est de nouveau réalisé dans le centre historique de Bruges depuis novembre 2015 et la création de la Brasserie Bourgogne des Flandres.

Chasseurs dans la neige. Pierre Bruegel l’Ancien, et un élève , les saisons à Bruxelles

Luyzenmolen, comme sur certains tableaux du peintre ?

Le tableau est principalement peint en blanc, beige clair et bleuâtre. Il montre un paysage hivernal enneigé. Le tiers supérieur de l’image est occupé par le ciel. À l’horizon, la plaine enneigée avec dans le lointain la silhouette d’une ville. Le fond est encadré par un paysage de village, composé d’une douzaine de maisons rougeâtres et d’une église, le tout avec des toits enneigés : Pède-Ste-Anne, dont l’église gothique est également représentée dans “La parabole des aveugles”.

Crucifixion, Pierre Bruegel l’Ancien

Comment Bruegel dépeint-il le sort de la population locale, durement éprouvée pendant les mois d’hiver ? Le Dénombrement de Bethléem contient-il des éléments de contestation du pouvoir central ? (Fonds Mercator) Philippe II avait fait fermer les chambres de rhétorique.

Jp LEGRAND

Advertisement

JpLEGRAND, Aquarelles, SketchBook et Pastels

HADRIEN OU SPINOZA ?

En vue de mes dessins, aquarelles et pastels, je m’inspire de souvenirs et d’impressions. Ainsi de l’Empereur Hadrien à Tivoli ou de Spinoza à La Haye.

Le portrait est difficile, l’autoportrait bien plus encore.

Pour le reste, la fréquentation des maîtres dans les livres, les galeries ou sur écran est essentielle. D’après Matisse, notamment “Souvenir de Tanger” :

Matisse et ses fenêtres sont captivants :

NATURE OU CULTURE ?

J’aime me promener en ville ou en forêt. Comme Sint Genesius Rode, par Spilliaert…

“La Belle Dame Dame sans Merci” à la Prison forestière des Trois Fontaines, modèles pour aquarelles sous les yeux et pattes du chat. Et Ewelina Blyskowska… pour la photo du héron au Rouge Cloître, groupe “Les Amoureux de la Forêt de Soignes” sans prétention !

Toujours en format 30/40. Aquarelles avec crayons. D’après une photo personnelle : “Arlequin et le pigeon à la station Horta”, puis des reproductions évoquant les Etats-Unis ou la Grèce :

VOYAGE, VOYAGE…

De Filopapu à l’atelier, dessins et aquarelles

Paisible Catalogne, Panique à Aquarelles Parc

ATELIERS CANSON …

Il y a aujourd’hui des tutoriels en vidéoconférences et la promotion du matériel…

VALADON ET POMME

Chatte et guitariste, aquarelles et pastels, par JpLegrand, d’après Valadon. Format A4

Inspiré par Suzanne Valadon et par son séjour à Saint Bernard, Toujours en format 30/40. Aquarelle avec crayons :

D’après une photo trouvée sur Internet…

LECTURES

Il m’a fallu lire des textes anglais, Mary Shelley surtout, m’imprégner de romantisme.

Tributes to Doré, Friedrich and Khnopff later … Toujours en format 30/40.

Aquarelle avec crayons. Bruges, le Dijver.

” Spilliaert , Bredene, détails “… D’après une photo trouvée sur Internet…

Toujours en format 30/40. Frankenstein’s Monster, Watercolour

Aquarelle avec crayons. Promenade nature et culture…

Hommages à Friedrich et à Khnopff 

Un hommage bruxellois à Dotremont m’a impressionné :

Un intrus m’a renversé avec son chien dans une galerie bruxelloise.

Été en Drôme. L’étang aux sortilèges, Aquarelles A4.

“Chaque arbre devient personne clairement distincte, élevée du sol par miracle, trouvant sa fraîcheur dans le ciel humide, attentive à la lente croissance de ses cellules” (Paul Haesaerts)… Printemps au bord de la Lys, aquarelle, Jplegrand, d’après de Saedeleer #aquarel “Il suffira d’étudier cette seule œuvre toujours refaite, révisée sans cesse avec le désir de la parfaire et d’en tirer toutes les modulations possibles pour avoir le fin mot de l’art de son auteur… “Iedere boom is als een duidelijk onderscheiden personage, op wonderbare wijze uit de grond opgestaan, zich lavend aan de vochtigheid van de hemel, en aandachtig bezig met de trage groei van zijn cellen.” (Paul Haesaerts à propos de Valerius De Saedeleer)

D’après une photo trouvée sur Internet… Détail de Bredene, naar Spilliaert

Jplegrand, aquarelle inspirée par un peintre vraiment 19e, De Braekeleer, Heist #aquarellepainting…Toujours en format 30/40 :

Peut être une représentation artistique de plein air

Marguerite Khnopff au Dijver, Brugge, naar Omer Coppens… :

SketchBook permet de coller des Etrusques et une figure impressionniste sur une vue de Forest, à Bruxelles :

Jplegrand, Les parapluies de Renoir, aussi, Aquarelle cette fois :

Honoré à Lausanne puis Bruxelles, Léon Spilliaert, m’impressionne. Son Entrée du Béguinage au Minnewater, Bruges, 1926, gouache, aquarelle et caséine sur papier, 80.8 x 48.2 cm, m’a inspiré.

J’ai pensé à Vallotton dans l’Aude.

“Chaque arbre devient personne clairement distincte … “Iedere boom is als een duidelijk onderscheiden personage…” (Paul Haesaerts)

L’étang aux sortilèges, Aquarelles A4.

L’étang du Dirigeable, Aquarelles, Pastels et SketchBook, Jplegrand #aquarellepainting… Un petit étang au coin de l’avenue des Archiducs et du boulevard du Souverain : la mare du Floréal. ” Cet étang forestier de 50 ares environ est continuellement alimenté en eau. Typique des fonds alluviaux de la Woluwe, il est ceinturé d`une saussaie marécageuse mélangée d`aulnes glutineux .

La végétation y est intéressante avec la présence de l`iris jaune et d’un cèdre de l`Atlas. Ce milieu est le refuge de hérons , poules d`eau et batraciens. (inventaire du patrimoine naturel)

Sous le regard du chat. Inspiré par l’étang de l’Ermite , René Stevens, aquarelle… :

Avant , les bouleaux de Jeannine Alexandre, pastiche, pastels Zeeman , jplegrand #aquarellepainting

Jean Louis Minne à l’étang de l’ermite,

Sous le regard de Moby Dick, Jplegrand, Colérique , Melville, aquarelles A4…

Faust tente de séduire Marguerite, inspiré par Peter von Cornelius…Toujours en format 30/40.

Aquarelle avec crayons.

LES MAÎTRES ANCIENS

Je les découvre et peins comme eux, sans écriture.

Jplegrand, Chat de la ville, coq des champs. Aquarelle. Pour illustrer THEVENET, 1920, avec un chat à Hal, Sollenbeemd. Toujours en format 30/40. Charles DEHOY à Linkebeek m’a inspiré l’aquarelle. À voir in situ. Comme Sint Genesius Rode, par Spilliaert…

Les oiseaux de Maison Haute à Boitsfort. Aquarelle A4,

Été en Drôme. L’étang aux sortilèges, Aquarelles A4. Pour évoquer Suzanne Valadon.

Wikipédia : ” Edgar Degas — pour qui Valadon n’a jamais posé, malgré ce que l’on dit souvent — remarquant les lignes vives de ses esquisses et de ses peintures, encourage ses efforts en lui achetant et collectionnant ses premiers dessins. Elle connaît de son vivant le succès et réussit à se mettre à l’abri des difficultés financières de sa jeunesse, pourvoyant aux besoins de son fils. Berthe Weill la soutiendra efficacement en lui permettant de participer, dans ses galeries successives, à 15 expositions de groupe et en lui offrant 3 expositions personnelles (1915, 1927 et 1928) “

Que devient Tynlon, séjour de Valerius De Saedeleer ? Aquarelle A3 (30x40cm) d’après une photo récente :

Au Tréport après Blieck, A4

Maurice Blieck (13 September 1876 Laeken – 5 February 1922 Brussels). Maurice Blieck studied at the Royal Academy of Fine Arts in Brussels as well as in Paris and London. As a founding member of the “Sillon” circle, he took part in the exhibitions of the group from 1896 onwards. He worked in Brussels and London. His works include paintings of landscapes, harbor scenes, villages, portraits and genre painting.

View of the white cliffs, LE TREPORT

Oil on canvas. Size 53 x 76 cm; private collection

RÉCITS

Au jardin, aquarelle, A3… grenouille et oiseaux de nuit

Le récit du chat botté, pastels.A3 Jplegrand. Inspiration : Ce chat digne du Caravage ou de Rombouts. Jorane (Josiane Tumiotto, des Ateliers Canson)

Voir l’apport de Dimitri Forcina

d’après photo

Dessin crayon, puis pastels

Repenser Bauhaus, Macke

Jplegrand, Retour de Namur, pastels et aquarelles sur A3, puis sur SketchBook :

Anaïs rentre chez elle , ce n’est pas simple.

Jp LEGRAND

Balade au Tweebeek, Bruxelles

Nous découvrons la vallée du Tweebeek et ses mares, au départ de la ferme Nos Pilifs.
L’activité était organisée par les guides nature du Brabant. Rendez-vous au parking de la ferme Nos Pilifs. Trassersweg 347 1120 Neder-over-Heembeek

Le Cercle des Guides-Nature du Brabant est une section de la société royale « Cercles des Naturalistes de Belgique » (CNB). Essentiellement par le biais de promenades guidées, l’objectif est de sensibiliser le public aux richesses de la nature et de l’amener à la préserver. La Région de Bruxelles-Capitale est certes dotée de nombreux espaces verts mais ceux-ci sont régulièrement menacés par des projets d’urbanisation et le Cercle intervient dans le cadre des consultations publiques pour tenter de faire valoir le point de vue des naturalistes.

Petit chemin creux vert. Tweebeek. Marais

Lierres

Sortilège et accrobranche

Chatons de noisettier

Chablis rouges

Haie de hêtre

Un petit ruisseau qui n’est plus connecté à la Senne, le Tweebeek, bien réaménagé récemment.

Nos Pilifs, un programme : vente des produits sur place, circuits hypercourts

Le canal, épuration de l’eau et incinération des déchets ménagers.

Sortilège

Itinéraire et relief de la balade “Val du Bois des Béguines”.

La balade présente les marais, reliquats de tous ceux présents avant la création et le développement de Bruxelles.

Roseaux

Nos Pilifs : la pépinière… L’éco-jardinerie de la Ferme Nos Pilifs.

Et, parce qu’il est important pour nous de nous inscrire dans un cercle vertueux pour toutes nos pratiques et nos activités, nous affichons nos engagements et nous vous invitons à les partager :

Respecter l’humain, la nature, notre terre
* S’inscrire dans une économie durable, locale, circulaire
* Jardiner sans pesticides ni engrais chimiques
* Promouvoir les plantes utiles et comestibles
* Partager notre passion du beau et bon jardin

A l’éco jardinerie de la Ferme Nos Pilifs on respire et on s’inspire.
Notre Eco-Jardinerie est ouverte du mardi au samedi entre 9h et 18h
et le dimanche entre 9h et 15h.
Notre jour de fermeture est le lundi.

Carex et iris, plantes des marais. Les carex sont communément appelés « laîches », leurs formes et feuillages nous rappellent de nombreuses graminées mais appartenant à la famille de Cypéracées, comme le jonc, elles sont des plantes vivaces rhizomateuses persistantes ou semi-persistantes.

Plan général, siuant la balade au centre entre l’Atomium et l’aéroport (“Brucargo”), au nord du Canal et du Parc Royal de Laeken

Sortilège

Le houx est hétérophylle – adaptation des feuilles, de formes diverses (lutte contre les herbivores… prédateurs)

Rue Bruyn

Un laurier en haie

Des étangs pour désaltérer les moutons, puis pour la pêche

Boulangerie à Nos Pilifs

Mare…

Production en serres à Nos Pilifs

Les aulnes et frênes des marais

Taverne Nos Pilifs

Sentier des marais

On arrive à Nos Pilifs en passant devant une galerie commerçante futuriste , Docks Bruxsel

Mares, chaton du noisetier

amadou

marais et roseaux

Nos Pilifs, espaces de jeux pour enfants

Vue générale du site, proche du Stade Mandela de la Ville de Bruxelles

La clairière des sortilège.

sureau noir et “Nos Pilifs

JpLegrand

La Résurrection de Lazare, par Nicolas Froment

Le Couvent ”Bosco ai Frati” , niché dans les vertes collines du Mugello à une trentaine de kilomètres au nord-nord-est de Florence, est lié à l’ordre franciscain et au mécénat des Medicis. Cosme l’Ancien y fit travailler l’architecte Michelozzo. Fondé au VIIe siècle, le couvent abrita Saint   Bonaventura da Bagnoregio, Donatello et Fra Angelico.

Portrait présumé de Michelozzo par Fra Angelico

Jusqu’au 30 avril 2023 y est exposé le triptyque de 1461 La Résurrection de Lazare, par Nicolas Froment, conservé aux Offices à Florence depuis 1841. L’artiste fut fort influencé par les peintres flamands : paysages féériques inspirés des miniatures, personnages dessinés avec réalisme, notamment la stupeur de Marthe et Marie qui pleurent.

Par Nicolas Froment — The Yorck Project (2002) 10.000 Meisterwerke der Malerei (DVD-ROM), distributed by DIRECTMEDIA Publishing GmbH. ISBN : 3936122202., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=151102

Jésus est représenté au centre. Le panneau de gauche figure Marthe qui annonce la mort de son frère, celui de droite Marie qui lave les pieds de Jésus.

Copyright © 2022 Finestre sull’Arte, Diritti Riservati

Società editrice Danae Project

Via degli Oliveti, 110

54100 Massa (MS)

Francesco Coppini, diplomate, actif surtout à Bruges, avait commandé le tableau lors d’une mission. On le voit en prière.  Il fut condamné pour crimes politiques et Cosme acquit l’oeuvre pour le donner aux Franciscains en vue de décorer leur église. Napoléon fit confisquer les biens des Franciscains. Aujourd’hui, l’oeuvre retrouve sa place.

Nicolas Froment (soit à Uzès, soit dans le sud de la France, né vers 1430/1435 – mort vers 1486 à Avignon) est un peintre français représentant de la seconde école d’Avignon. Il fut peintre en titre du roi René de Naples. Son parcours avant Avignon est peu connu, mais il semble acquis que ce peintre se soit formé dans les années 1460 dans les Flandres et en Italie. Sa formation achevée, Froment rejoint Uzès, puis la ville papale d’Avignon, en 1465, où il fera alors partie de ce que l’on appelle la seconde école d’Avignon, école qui mélange les clairs obscurs italiens et la sévérité expressive flamande (Wikipésia).

De Boitsfort à Tervueren, la marque des souverains.

Cet article présente Boitsfort; il évoque Tervuren ainsi que la mémoire de deux témoins privilégiés de l’histoire forestière…

Située au sud de Bruxelles, de part et d’autre du boulevard du Souverain (carte ci-dessus), Watermael-Boitsfort étend ses vertes allées jusqu’aux communes voisines d’Ixelles, Uccle et Auderghem. En périphérie, Hoeilaart, Overijse et Rhode-Saint-Genèse la bordent. Avantagée par sa localisation, les espaces verts et la forêt de Soignes, on y trouve prospérité économique et esprit familial.

Les origines et l’histoire de Watermael et Boitsfort, deux hameaux distincts à l’origine, sont intimement liées à la chasse.

Le nom de Watermael proviendrait de “wachter” , “le gardien” et de “mallum“ qui signifie “plaid“ en latin, d’autre part, il dériverait de “water” et de “malho”, signifiant chacun “eau” et “dépression de terrain”.

Dès le XIIIe siècle, des documents attestent de la notoriété de “Boutsfort” ou “Boudesfort” qui dériverait de “domaine de Baudouin”, et l’on suppose que ce Baudouin était Comte de Louvain installé à Bruxelles au XIIe siècle, construisant un pavillon de chasse au bord de la Woluwe. Une mention du nom remonte à 1227 avec Godfried de “Boudesfort”. Autour de 1282, Jean 1er y fonde une chapelle, dédiée à Saint-Hubert, saint patron des chasseurs.

C’est un terrain de chasse privilégié de Charles Quint qui y organisa quelques banquets mémorables, En 1584, le château de Boitsfort fut détruit, il fut restauré autour de 1600. Au cours du 17e siècle, il fut à nouveau détruit, l’électeur Maximilien Emmanuel prit en charge sa reconstruction en 1700.

Au XVIIe siècle, une chaussée reliait Boitsfort à Bruxelles via Vert Chasseur. Cette route fut prolongée vers le sud jusqu’au prieuré de Groenendael et fut ensuite prolongée jusqu’à La Hulpe.

Boitsfort vit disparaître son dernier loup en 1803, mais garde de de ce passé cynégétique les noms de rues : avenue de l’Arbalète, rue des Garennes, rue du Grand veneur…

Suite aux grandes transformations urbanistiques de Léopold II, Boitsfort est reliée à la ville de Bruxelles et devient un lieu de résidence particulièrement prisé par les familles. L’ancien hameau de Watermael avec son actuelle place Keym est connecté à Boitsfort et à ses places Wiener, Bischoffsheim et Gilson, pour former un ensemble varié, harmonieux qui attire de nombreux artistes : Paul Delvaux dont les fresques sur la gare de Watermael couvrent le murs du Centre culturel de la vènerie, Rik Wouters, chef de file du Fauvisme brabançon, André Franquin, père du Marsupilami et de Gaston Lagaffe, Hergé qui écrivit quelques unes des ses oeuvres majeures au n° 17 de l’avenue Delleur.

Ci-dessous : le boulevard du Souverain et ses étangs

Les cités-jardins Le Floréal et Le Logis

Créées au début des années 1920 par des ouvriers du journal Le Peuple (le Floréal) et par une coopérative d’employés de banque (Le Logis), ces deux cités-jardins sont aujourd’hui classées et très prisées par les familles plus aisées.

Artiste : Anne Pierre de Kat (belge, 1881 – 1968)Titre : La maison haute à Watermael-Boitsfort, 1930, huile sur toile, 50 x 60 cm.

Anne-Pierre de Kat est né le 1ermai1881 à Delft aux Pays-Bas et mort le 25juillet1968 à La Frette sur Seine.
Issu d’un milieu de notables, protestants et austères, il étouffe dans cette atmosphère puritaine. Après des études à l’Académie royale de La Haye, il s’inscrit à Gand à la classe de sculpture de Van Biesbroek, puis à l’Académie royale de Bruxelles d’où il sortit en 1902 en même temps que son ami Rik Wouters. Après avoir pratiqué et exposé comme statuaire à la Galerie Boute à Bruxelles, il se consacre entièrement à la peinture et se fixe en Belgique. Il participe aux salons triennaux (La Libre EsthétiqueSalon des indépendants…). En 1913, il expose chez Giroux avec les « Bleus de la G.G.G » en compagnie de Jean Brusselmans et d’Edgard Tytgat.

Engagé volontaire le 3 août 1914, il fait toute la campagne dans l’armée belge. Blessé en 1914 et évacué en Angleterre, il rejoint l’armée de campagne en avril 1915 et y reste jusqu’à ce que, en 1918, sur demande de S.M. la Reine Élisabeth, il soit muté à la Section artistique de l’armée belge en campagne, à La Panne. En 1920 il obtient la grande naturalisation belge.

Il expose régulièrement dans les galeries les plus en vogue de Bruxelles et autres villes de Belgique (Galerie Giroux, Galerie Manteau, Le Centaure, etc.). Il prend part à tous les Salons triennaux et aux grandes expositions d’ensemble. En 1922, il est élu membre correspondant de la Société royale des Beaux-Arts et expose depuis cette date, régulièrement, aux Salons d’Automne et des Indépendants à Paris.

Anvers-Les Contemporains : acquisition simultanée de la « Jeune femme à la voilette » pour le Musée d’Art moderne de Bruxelles et du « Peintre au chapeau gris » pour le Musée d’Anvers.

  • 1939 : lauréat du Prix national des Beaux-Arts avec un paysage de neige (Musée d’Ixelles)
  • Participe aux expositions internationales organisées par l’État belge : Rijksmuseum d’Amsterdam en 1946, Unesco à Paris, Élisabethville, etc.
  • Expose régulièrement chez Giroux, au Palais des Beaux Arts, Galerie Apollo et Breughel, etc.
  • 1946 : lauréat du Prix Auguste Oleffe.
  • 1947 : lauréat du Prix du Portrait, décerné par l’Académie des Sciences et des Lettres pour le portrait de Pierre Paulus, acquis par la suite par le Musée de Charleroi.
  • 1950 : installation à Paris et dans la région parisienne avec sa famille, où il séjourne jusqu’en 1968.
  • Juillet 1968 : décès de l’artiste dans son pavillon de la banlieue à La Frette sur Seine commune du Val-d’Oise, célèbre car de nombreux peintres y ont séjourné et peint la contrée.

(Wikipédia)

La Maison Haute est fondée par Michel de Cafmeyer (enterré à l’Eglise saint-Clément) dix ans après son retour de Madrid où il avait été chargé de déployer ses talents de veneur sous les yeux du Roi d’Espagne. Après plusieurs demandes infructueuses, de Cafmeyer reçoit le 16 mai 1687 un demi-bonnier de terre sur le territoire de ‘Bouchefort”, moyennant reconnaissance annuelle d’un chapon. Une fois en possession de sa terre, de Cafmeyer fit commencer la coûteuse construction; elle était la plus considérable du hameau et la plus élevée, d’où son nom. A la mort de son constructeur en 1713, elle n’était pas achevée. Selon la tradition, plusieurs hauts dignitaires de la Vénerie participèrent par leurs largesses à l’édification de ce bel immeuble, construit d’après les plans de Boffrand, élève de Mansard. Pour rappeler leur intervention, les armoiries sculptées de ces hauts personnages furent placés aux croisillons des cinq fenêtres de l’étage : blason de Charles VI, armoiries de Lorenzo del Marmol, les armes de Philippe-François de Rubempré notamment. Ces blasons ont été repris par la famille de la dernière propriétaire. En 1711, l’immeuble était un cabaret bientôt un restaurant, puis un hôtel renommé, Boitsfort étant devenu sous le régime hollandais un lieu de villégiature. Détruite partiellement par un incendie en 1883, la Maison Haute fur restaurée par l’ajout de constructions annexes qui ont altéré complètement le style original du bâtiment. Il en subsiste deux chambres aux cheminées monumentales au rez-de-chaussée. L’une a été transformée en bar mais le cachet ancien a été heureusement préservé. La salle des fêtes est l’ancienne salle de restaurant. Tout le reste du bâtiment sert de bureaux à l’administration communale. A droite de la construction, les écuries restaurées sont à usage de complexe socio-culturel (siège du centre culturel francophone de Watermael-Boitsfort “La Vénerie“). La partie ancienne a été classée le 6 novembre 1961 (website communal).

Maison Haute, Place Antoine Gilson 2, BOFFRAND – architecte – 1687. Classée depuis le 6 novembre 1961. Ancienne résidence du piqueur ducal ou grand veneur Michel de Cafmeyer. Construite vers 1687 en style Louis XIV classicisant, trop souvent attribué à tort à l’architecte Germain Boftrand. Agrandie en 1838, puis en 1903 suite à l’incendie de 1883.

Plan ci-dessous : avenue Delleur, rue de l’abreuvoir et une partie oubliée de la Chaussée de La Hulpe

Une partie oubliée de la Chaussée de La Hulpe

En 1811, les deux municipalités , dont Watermael, furent à nouveau fusionnées en une seule commune contenant également Auderghem. C’était à l’époque une commune pauvre et rurale. En 1851 fut établi à Boitsfort l’hôtel de ville de Watermael-Boitsfort, place Wiener (photos). L’arrivée de la ligne de chemin de fer Bruxelles-Namur crée une nouvelle voie de communication pour la commune.

Wikipédia

La Maison communale est le symbole d’une organisation administrative héritée de la révolution française. La Commune succède à la paroisse.  Siège de l’autorité communale, niveau de pouvoir le plus proche des citoyens, la Maison communale abrite le collège des bourgmestre et échevins (pouvoir exécutif), le conseil communal (pouvoir législatif) et l’administration communale. À Watermael-Boitsfort, la Maison communale se trouve au cœur du centre historique de l’ancien village qui a subi de profondes transformations qui en ont considérablement modifié le caractère. Les places qui l’entourent sont un héritage de la vaste propriété de la « villa » qui a été aménagée en maison communale. Cette maison de campagne, que fit construire Pierre-Théodore Verhaegen pour sa fille Marie-Anne épouse d’Adolphe Le Hardy de Beaulieu, a occupé l’endroit où se trouvait auparavant l’ancienne chapelle de la vénerie de Boisfort. Cet immeuble formera le noyau central de l’actuelle maison communale, entouré de vastes espaces où s’érigeait autrefois la vénerie des ducs de Brabant, haut lieu de rencontre des chasseurs et des familiers de la cour de Bruxelles. Le château fut détruit en 1776 et les douves qui l’entouraient furent ensuite comblées.

Les abords de la « Villa » ont été aménagés en plusieurs places publiques qui ont connu d’importants changements de physionomie. Elles avaient été dédiées à la mémoire de personnalités marquantes de notre histoire communale : Léopold Wiener et Jonathan-Raphaël Bischoffsheim. Il est en effet une tradition de perpétuer la mémoire des personnalités qui se sont illustrées dans notre Commune en leur dédiant une rue ou une place. À Watermael-Boitsfort, ces deux noms prestigieux ont été associés en dédicaçant deux de ses principales places publiques, contiguës de surcroît, pour honorer deux de ses bienfaiteurs. Léopold Wiener, fut un bourgmestre dont la gestion fut particulièrement bénéfique ; Jonathan-Raphaël Bischoffsheim, a été un de ces bienfaiteurs dont la générosité et la philanthropie ont marqué durablement le paysage communal. Associés dans leurs actions, ils ont été les artisans d’une véritable mutation de notre Commune qui transforma les deux villages en une cité moderne.

Le choix de la Villa comme centre administratif de la Commune et l’aménagement de vastes espaces libres de constructions vont être déterminants dans le développement d’un nouveau pôle d”attractivité dans la localité . Au début du XXe siècle, la vie économique va se polariser autour de deux centres.

L’ancien noyau villageois groupé près du moulin et de l’étang de Boitsfort va se transformer en un pôle touristique avec une prolifération d’estaminets, tavernes, restaurants, hôtels et autres activités de loisirs aux abords de la pièce d’eau qui profitent de l’affluence des promeneurs.  Son visage champêtre constitue un atout. Cette vocation nouvelle est favorisée par la proximité de la gare de Boitsfort, inaugurée en 1854, et l’établissement d’une ligne de tramways qui relie notre Commune à la ville depuis 1905. Ces aménagements récréatifs vont susciter un engouement considérable.

La place communale va voir se développer un nouvel espace où commerces et activités artisanales vont prospérer et devenir également un lieu propice pour les réjouissances populaires, les fêtes commé-moratives, les cérémonies officielles et les marchés. Les documents reproduits ici nous montrent leur diversité. Fêtes foraines, visite royale, cérémonie d’hommage aux victimes de la guerre 1914-18, …

Les derniers avatars en date seront le marché dominical, inauguré en 1976 et pour lequel la place Gilson a fourni un espace complémentaire, la « Fête des Fleurs » organisée par le centre culturel « La Vénerie ».

En 1905, le bourgmestre Delleur prononçait un discours à l’occasion de l’installation des bustes en bronze de ces deux personnalités sur l’escalier d’accès à la maison communale, souhaitant par ce geste symbolique rendre un hommage public de reconnaissance à ces bienfaiteurs. 

(website communal et photos personnelles).

Places Gilson et Wiener

Roger Somville fut enseignant et directeur de l’Académie des beaux-arts de la commune bruxelloise de Watermael-Boitsfort pendant 38 ans. Il réalise la peinture murale qui surmontait l’entrée du théâtre du Parvis en 1970 et expose dans la galerie de ce lieu en mars-avril 1971. De 1948 à sa mort, Roger Somville travaille dans son atelier de Tervuren et dans celui d’Olmet en France.

Wikipédia

Bloemenberg, Hondenberg, rue de l’Abreuvoir , 5, Intervenant(s) : INCONNU – ONBEKEND – 1871

Le toponyme hondenberg est probablement le souvenir des anciens chenils de la Vènerie de Boitsfort dont la Maison Haute voisine est aussi le souvenir du moins dans l’appellation. Pentu et fort étroit, long de 150 à 200 m, il est interdit à la circulation.
Selon son pavage, il parait bien ancien.

La rue de l’Abreuvoir (en néerlandais : Hondenwetstraat) est une rue bruxelloise de la commune de Watermael-Boitsfort qui va du Jagersveld à la drève du Duc en passant par le Hondenberg. Comme le Hondenberg qu’elle relie à la drève du Duc, c’est une étrange ruelle très étroite et au pavement fort ancien. Un peu hors du temps, elle mène à une butte boisée. La numérotation des habitations va de 3 à 11 pour le côté impair et de 2 à 20 pour le côté pair.

SAMSUNG CSC

Maisons d’habitation groupées L’Abreuvoir, Drève du Duc 50, Rue de l’Abreuvoir 18, 20,

Marc WOLFF et Myriam LEGRAND – architectes – 1970-1973

Eglise Sainte Hubert, vue de la rue de la cigale…

Erigée de 1913 à 1931, l’église Saint Hubert est propriété de la Commune de Watermael-Boitsfort. Frappée d’un arrêté de la Bourgmestre interdisant l’accès à la nef principale, seule la crypte est actuellement utilisée pour le culte.

Au terme d’un long processus, mené en collaboration étroite avec les autorités religieuses et la tutelle régionale, le Commune de Watermael-Boitsfort accepte une offre d’achat de l’église en vue d’y réaliser des logements aux étages et des locaux d’activités tertiaires au rez-de-chaussée, tout en y maintenant un lieu de culte (website communal).

Chaussée de la Hulpe. Oubliée…

Châtaignier Watermael-Boitsfort, Chaussée de La Hulpe, 211, ID 6559.

Mesuré à une hauteur de 1, 50 m, son tronc présente une circonférence de 295 cm (mesuré en 2014).
Cet arbre s’élève jusqu’à 28 m de haut environ. Le diamètre de sa couronne est de 11 m. 

Classement

Considérant sa circonférence, cet arbre est le 74e plus gros de son espèce en Région de Bruxelles-Capitale.

Environnement

Plantation en massif. Arbre invisible de la voirie, en espace privé.

Etat sanitaire

Défauts graves

Coordonnées Lambert X : 153191 / Y : 164877

L’existence d’un moulin à eau situé en aval du Molenvijver (l’étang du Moulin ou étang de Boitsfort) est attestée en 1282 par la donation de ses revenus au bénéfice d’une chapelle dédiée à St Hubert érigée par Jean I, duc de Brabant. Le moulin et son étang ( vaste à l’époque) sont ensuite restés propriété des souverains successifs jusqu’en 1794.

En 1795, ces possessions sont vendues comme Biens Nationaux par la République française et acquises par un négociant de Turnhout, Joseph Snoeckx. Sa fille Pétronille en hérita puis les céda vers le milieu du siècle à Pierre Théodore Verhaegen. Après le décès de son père en 1862, Eugène Verhaegen hérite du bien. En 1867, il démolit le bâtiment, le rétablit partiellement en 1868 puis le reconstruit en 1875 dans le style industriel de l’époque. Le moulin est équipé d’une machine à vapeur tout en conservant la roue hydraulique. La famille Verhaegen conserva la propriété de cet ensemble jusqu’en 1908 où il est vendu au roi Léopold II à titre personnel. Les Verhaegen conservaient cependant la jouissance de la surface de l’étang pour l’accès et le canotage. Après le décès du Roi en décembre 1909, l’étang revient à la Donation royale mais le moulin est mis en vente. Il est acheté par le constructeur Louis Crollen, conseiller communal, qui le fait démolir en 1914. Sur le site, cet entrepreneur en constructions métalliques a fait construire à partir de 1916, le complexe immobilier connu sous le nom de La Kasba.

Pour plus de détails, voir le livre : De la rue Middelbourg au Jagersveld, 2 volumes, Hisciwab 2014 et 2015. Willy Delhaye

Anciennement, l’étang royal alimentait le moulin à eau qui se trouvait à hauteur des n°124-128 rue Middelbourg. Connu sous la double appellation “Mont Boron” et “Casbah”, cet ensemble hybride fut construit entre 1911 et 1923 avec des matériaux de récupération de l’Exposition universelle de 1910. A l’initiative de la commune de Watermael-Boitsfort et afin d’encourager les artistes, deux plateaux de bâtiment y ont été réservés et aménagés en ateliers d’artistes. Aujourd’hui, deux collectifs d’artistes (gravure et peinture) y ont trouvé refuge et bonheur, Kasba et K2.

Beaucoup de femmes habitant Boitsfort , chaussée de la Hulpe , exerçaient la profession de sabotier, bûcheron ou fabricant de balais pour lesquels elles utilisaient des rameaux de bouleaux et les genêts. Après avoir travaillé dans le bois, elles ramenaient au logis les gerbes de balais qu’elles tenaient en équilibre sur la tête au moyen d’un long bâton. La vente de fleurs en bouquets était aussi une occupation prisée.

D’où le nom “Coin du balai“.

On y trouvait aussi les plus dangereux voleurs des bois. Le privilège carolin est attaché à cette partie de Boitsfort. On raconte une histoire. Les deux protagonistes sont Hallé, le bûcheron, et l’empereur Charles-Quint. L’empereur, chassant, s’égara dans la forêt et, poursuivi par la faim, alla frapper à la porte d’un bûcheron. Se conformant à une coutume en usage dans sa famille, celui-ci fit bon accueil à l’inconnu, l’invita à partager son repas et lui offrit le gîte pour la nuit. Le repas était frugal et l’empereur demanda s’il ne restait pas un peu de venaison. Le bonhomme après avoir consulté son épouse que rassurait la mine loyale de l’étranger, lui apporta une tranche de chevreau salé, exigeant de l’étranger la promesse d’une grande discrétion; cette viande provenait d’une partie de braconnage et les édits en la matière étaient très sévères. A quelques temps de là, l’empereur fit venir le bûcheron à la Cour de Bruxelles. En reconnaissant son invité, le pauvre homme se crut perdu, mais Charles-Quint le rassura immédiatement et lui demanda le prix qu’il exigeait de son déjeuner. le paysan ne sollicita que la permission de pouvoir couper librement dans les bois les rameaux nécessaires à la confection de ses balais. Surpris de tant de modestie, Charles-Quint lui octroya ce privilège que les descendants du vieil artisan conservèrent pendant plusieurs siècles. Aujourd’hui, le nombre des autochtones s’amenuise, au profit d’une population beaucoup plus aisée.

En périphérie de Bruxelles, là où la Woluwe prend ses sources à Boitsfort, le promeneur attentif remarquera sur sa carte l’existence de nombreux hydronymes dans ce lieu marqué par la présence de plusieurs étangs, mais aussi de sources et de cours d’eau. Le bus numéro 17 de la STIB affiche un de ceux-ci, Heiligenborre, hydronyme un peu mystérieux et terminus de cette ligne au niveau du quartier dit du Coin du Balai. Si une petite ruelle y porte encore ce nom, le point d’eau en question n’est plus visible, probablement enfoui suite à l’urbanisation du quartier. La présence d’une église à cet endroit et anciennement d’un pont cité en 1843 comme ‘Kerkweydebrug’ (‘pont du Pré de l’Eglise’) pourrait peut-être justifier cette dénomination, Heiligenborre, ‘source Sacrée’ ou ‘source Sainte’ en français, attestant d’un lieu où les gens venaient puiser de l’eau dans l’espoir d’en obtenir un bienfait. La source déjà mentionnée au 15ème siècle, et qui apparaît encore sur une carte de la fin du 19ème siècle, alimentait en eau le Zwaanewijdebeek, cours d’eau au nom romantique que l’on peut traduire par ‘ruisseau de la Prairie aux Cygnes’. Celui-ci, prenant toujours sa source dans la forêt de Soignes voisine mais malheureusement voûté dans ce quartier, déverse ses eaux dans l’étang de Boitsfort, aussi appelé étang du Moulin. Ce dernier nom fait référence à un moulin situé le long de la chaussée de La Hulpe, dont la roue était actionnée par les eaux de la Woluwe s’écoulant de l’étang. Déjà cité en 1282, le moulin médiéval sera détruit en 1867 pour faire place à un moulin plus performant, qui lui disparaîtra au début du 20ème siècle (website “Collectif de la Senne”). 

 Grand étang à la lisière de la Forêt de Soignes, entouré de parc, talus arborés et chemin piétons. Cet étang accueille nombre d’oiseaux nicheurs communs à Bruxelles mais réserve de belles surprises : blongios nain, guifette noire, garot à oeil d’or, grèbe castagneux, martin pêcheur,

En amont de l’étang se trouve une autre pièce d’eau dénommée Nieuwenvijver, sur une ancienne propriété du roi Léopold II connue aujourd’hui sous le nom du ‘domaine du Silex’. Celui-ci rappelle l’existence un peu plus haut d’un site où des hommes du néolithique s’étaient installés il y a 6000 ans, attirés par la présence de l’eau, dont celle du Vuylbeek, ruisseau alimentant le Nieuwenvijver. Juste derrière l’impressionnant talus de la voie de chemin de fer qu’il franchit par un tunnel, le cours d’eau traverse l’étang de l’Ermite qui doit probablement son nom à un homme pieux jadis retiré en cet endroit isolé, et dont certains confrères furent à la base des fondations des prieurés de Rouge Cloître et de Groenendael, à quelques kilomètres d’ici. 

La traduction française (‘ruisseau Sale’) du Vuylbeek, qui s’écoule en bonne partie en forêt de Soignes, porte à confusion. En fait, par ce nom, ce n’est pas son eau (d’une grande pureté) que l’on désigne, mais bien certaines parties de son lit qui prennent la couleur de la rouille à cause la présence de minerais de fer dans le sous-sol de cette vallée. 

Parallèlement au vallon du Vuylbeek, plus au nord, s’étend une autre vallée où s’égrènent trois étangs forestiers. Le premier d’entre eux est appelé l’étang du Fer à Cheval de par la forme qu’il dessine, bien visible sur une carte. Sa partie gauche est alimentée par un cours d’eau au nom curieux, Wollenborre, que l’on traduit par ‘ruisseau de la Source Laineuse’, nom que porte aussi un sentier. D’après Jean-Jacques Jespers, l’hydronyme proviendrait des moutons qui autrefois venaient paître aux alentours de la source. Sur la droite de l’étang se jette un autre ruisseau au lit artificialisé, le Bocq, qui rappelle une rivière située en province de Namur, non loin de Dinant, et à qui il doit son nom. En effet, plus en amont, un réservoir d’eau potable reçoit des eaux captées aux sources du Bocq namurois, dont le trop plein d’eau alimente notre petit Bocq bruxellois (website “Collectif de la Senne). 

A la sortie de l’étang, les eaux du Wollenborre et du Bocq se mêlent pour ne former plus qu’un cours d’eau baptisé Karregatbeek. Pour celui-ci, comme pour de nombreux toponymes dont les origines se perdent loin dans le passé, et dont les siècles ont parfois modifié l’orthographe, différentes hypothèses peuvent être envisagées. En s’inspirant de l’étymologie du parc du ‘Karreveld’ à Molenbeek-Saint-Jean, (le ‘Champ de Terre à brique’), ‘Karregat’ pourrait signifier le ‘Trou de Terre à brique’, en référence à une exploitation ancienne dans cette vallée à la terre argileuse. Sur base du toponyme ‘Neckersgat’ à Uccle (le ‘Passage de Neckers’, petits génies des eaux), on pourrait en revanche pencher pour le ‘Passage des Charrettes’, suite à l’existence d’un gué qui aurait permis à celles-ci de franchir le ruisseau. Enfin, dans son dictionnaire des noms de lieux, J.-J. Jespers fait mention du lieu-dit ‘Kaaregat’ à l’emplacement de l’actuel parc Tournay-Solvay tout proche, qu’il traduit par le ‘Passage (ou ruelle) de la palissade en osier’. 

L’étang des Enfants Noyés, qui succède à celui du Fer à Cheval, porte un nom qui a déjà intrigué plus d’un promeneur. Si une supposée légende née au 18ème siècle raconte l’histoire des trois fils d’un bûcheron qui s’y seraient noyés le même jour, cette vaste pièce d’eau ne fait en réalité pas référence à une noyade, mais bien aux enfants d’un meunier et à leur nom de famille, ‘Verdroncken’, qui en français peut se traduire par ‘noyés’. 

En aval, de l’autre côté de la ligne chemin de fer, le Karregatbeek rejoint finalement les eaux du Vuylbeek et du Zwaanewijdebeek dans l’étang du Moulin, d’où ne sort plus qu’un seul cours d’eau, la Woluwe. Cette rivière, qui a transmit son nom à deux communes bruxelloises, trouverait son origine dans les mots germaniques ‘wele’ ou ‘woele’ signifiant ‘source’ ou ‘fontaine’ et ‘euw’ ou ‘eawe’ signifiant ‘eau’. Après une vingtaine de kilomètres, la rivière fait don de ses eaux à la Senne, principal cours d’eau de Bruxelles, et dont le nom est lié à celui de la forêt de Soignes (respectivement ‘Sunnia’ et ‘Sonia’ il y a quelques siècles) qu’elle traversait à une époque où le massif forestier était beaucoup plus étendu. 

Guillaume de Wouters , Coordination de la Senne

Deux sources alimentent, en forêt de Soignes, l’étang de l’Ermite, pièce d’eau qu’un chemin divise en deux et qui est traversé par le Vuylbeek. La source la plus en amont, qui se trouve à deux mètres de l’étang, laisse deviner sa présence par l’importante masse de sables Bruxelliens que son eau y a amené. L’autre source émerge à 8m de la seconde partie de l’étang, dominé par une île. A mi-chemin, dans le petit ru que son eau a creusé, plusieurs nuages de sable apparaissent régulièrement. Une source dans la source en somme. Il va sans dire que ces deux points d’eau, au débit très important, devaient amplement suffire à étancher la soif de l’homme pieux qui s’était retiré dans cette partie de la forêt au Moyen-Age, et qui donna son nom à l’étang! Ne vous écartez pas des sentiers de cette zone naturelle très précieuse.

Jean-Louis Minne, né à Saint-Gilles (Bruxelles) en septembre 1876 et mort à Uccle (Bruxelles) en juin 1951, est un peintre belge amoureux des paysages et de la forêt, il étudie et interprète magistralement les variations de lumières. Il a laissé une collection importante de peintures à l’huile, pastels, aquarelles et dessins (Wikipédia). Admirez l’opposition du jaune et du bleu, du rouge et du vert, lap alette de gris, noir et brun…

Étang de l’Ermite, Jean-Louis Minne, 1876-1951

Jean-Louis Minne est né à Saint-Gilles (Bruxelles) en septembre 1876 au sein d’une famille nombreuse où il est le seul garçon. Son père est ébéniste. Très jeune il se montre doué pour le dessin. Il suit les cours du soir de l‘Académie de Saint-Gilles, où il obtient la Médaille d’argent en 1905, et d’or en 1907. Cependant, il ne s’attarde pas à la représentation exclusive de la figure humaine (sujet préféré de ces cours), mais se lance bientôt dans une étude passionnée du paysage: non pas celui qui est élaboré dans la clarté parfois lugubre des ateliers d’alors, mais bien celui qui change et vit au gré des variations de la lumière, du clair de lune au vif éclat du soleil, en passant par toutes les nuances variables du cycle quotidien et saisonnier. ll fait des voyages d’études en Italie, France et Allemagne. Attiré naturellement par la visite de prestigieux musées, il n’en cache pas moins sa déception: “Je ne pouvais rester longtemps dans ces salles ou dans ces églises sombres, tant j’étais attiré par la lumière” écrit-il en Italie. Ses recherches sur la lumière et les couleurs l’amènent à la mise au point, avec la collaboration de physiciens intéressés par la question, d’une théorie personnelle qu’il exposera, de même que ses tableaux, en la salle Studio en avril 1919. Dès 1906, il participe à quelques grandes expositions collectives: les Triennales de Namur, de Liège, d’Anvers, le Cercle Artistique à Bruxelles, le Salon de Tunis (1912 et 1914). Les expositions personnelles se poursuivent régulièrement dès 1910. La première se tient au Cercle Artistique du Waux-Hall à Bruxelles. Jean-Louis Minne parcourt la campagne brabançonne. Il s’arrête aux abords des fermes, croque ou peint les paysans au travail, les enfants déguenillés, les animaux domestiques et bien-sûr, les paysages. Mais c‘est surtout la Forêt qui l’inspire: il veut en restituer tantôt l’harmonie, le rythme et la monumentalité, tantôt le frémissement sauvage: il devient ”le Chantre ” de la Forêt, comme le qualifiera Sander Pierron dans son ”Histoire de la Forêt de Soignes”. ll exprime les émotions subtiles des drèves embrumées ou ensoleillées, colorées suivant les saisons, ou du cœur des haute futaies dont le sol s’encombre d’une végétation inextricable.
L’artiste à Uccle
C’est sans nul doute son amour pour la Forêt qui le pousse à quitter Saint-Gilles pour s’installer dans une petite maison au Fort-Jaco. Vers 1920, marié depuis peu, il habite un appartement chaussée de Waterloo, au Vert-Chasseur. En 1923 nait son fils José. Mais sa jeune épouse décède quelques jours après l’accouchement. ll venait d’entreprendre la construction de sa maison de l’avenue Victor Emmanuel III au Vivier d’Oie. Encore un lieu stratégique en bordure de sa chère Forêt… C’est dans cette maison qu’il vit le reste de ses jours, jusqu’à sa mort en juin 1951. Une Rétrospective de son oeuvre fut présentée à Bruxelles, Galerie Lautrec en 1956. La Commune d’Uccle lui rendit hommage au Centre Culturel en 1962.
Biblio : Wikipedia …

Soucis Domestiques (1913), Cologne, Rheinpark. Aussi

Le dirigeable…

“Le pignon du 268, avenue Van Horenbeeck a été décoré en mémoire du dirigeable  Belgique. La scène montre le célèbre dirigeable survolant le hangar qui l’abritait, au début du siècle.  Depuis 2001, une fresque rappelant le départ du premier dirigeable belge, Le Belgique, agrémente ce mur. Cercle d’Histoire d’’Auderghem, L’Art dans l’espace public, 2018, p.

L’effet de relief de l’ensemble est assez fort, et il est donné par une « astuce technique » : le dirigeable ainsi que tout le bas de fresque ont été peints sur des supports en contre-plaqué, puis collé sur le  mur peint en bleu. On voit bien l’artifice quand on regarde le mur de profil. Mais de face, on ne se rend compte de rien. Pas bête…”

© urban.brussels (2021_100_026), 2021

Le 28 Juin 1909, le premier dirigeable belge effectue son premier vol d’essai. Le 4 août 1909, le dirigeable, baptisé Belgique, sort triomphalement de son hangar, à la limite d’Auderghem et de Boitsfort, au bas de l’avenue Vanden Thoren. A quelques pas du Repos du Chasseur. Là, des dizaines de milliers de personnes assistent à l’évolution de ce long cigare dans le ciel de notre capitale… à une vitesse de 30 km/h en moyenne. » Extrait de la D.H. du 25/01/2002

Avenue Van Horenbeeck 268 (Auderghem)

Souvenir immortalisé par Leon Spilliaert aussi

Les étangs du Leybeek

Une importante rénovation des berges a été réalisée pour favoriser la végétalisation du pourtour de l’étang. Les pompes ont également été remplacées pour permettre un flux d’eau depuis la Woluwe, et les eaux pluviales du parc ont été déconnectées du réseau d’égouttage et réorientée vers la Woluwe. Avec pour résultats une qualité paysagère améliorée, une eau mieux renouvelée et réoxygénée, et une meilleure gestion des eaux de pluie pour éviter les risques d’inondation. Situé à proximité de la place Wiener, le parc du Leybeek dispose de plusieurs étangs alimentés par la Woluwe. Ce sont d’anciens viviers, conçus par René Pechère, grand architecte paysagiste, à l’occasion de l’exposition universelle de 1958.

Le parc dispose de plusieurs espèces végétales exceptionnelles, provenant d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie.  Ces espèces, comme le Toona de Chine, sont rarement plantées dans nos parcs. D’autres arbres : saule, érable japonais, cyprès. Le long des berges des étangs, se côtoient la cardamine, glycérie, le myosotis…

Un faucon pèlerin a niché à proximité du parc, dans l’église St Hubert, survole régulièrement le parc en rase-mottes, provoquant la nervosité des oiseaux aquatiques qui connaissent le prédateur !

Faune : grimpereau des jardins, pigeon ramier, corneille noire, cygne tuberculé, hirondelle de fenêtre, pic épeiche, rouge gorge familier, faucon pèlerin, épervier d’Europe, pinson des arbres, foulque macroule, gallinule poule-d’eau, poule d’eau, geai des chênes, martin-pêcheur, ouette ou oie d’Egypte, bergeronnette des ruisseaux, canard colvert et chipeau, mésange charbonnière, grand cormoran atlantique, grand cormoran atlantique, pie bavarde, pipistrelle commune et de Nathusius, accenteur mouchet, perruche à collier, roitelet huppé, sittelle torchepot, étourneau sansonnet, troglodyte mignon, merle noir, héron cendré, fuligule milouin et morillon, bernache du canada, buse variable

Bernache du Canada ! La Bernache du Canada (Branta canadensis) est une espèce de grands oiseaux de la famille des anatidés. Elle est la plus grande des bernaches, ou oies noires. Cou, bec, tête noirs sauf les joues et la gorges, blanches. Longueur : 75-110 cm, envergure, 127-185, bec de 4,1 à 6,8 cm, poids : 2,6-6,5 kg.

La Royale Belge et un autre projet qui se réalise au détriment de la forêt. L’avis de la Commission des Monuments et Sites nous apprend que le bâtiment sis au 23 boulevard du Souverain, complément de l’iconique 25, “sera démoli”, que l’étang créé lors de leur édification devrait être préservé et plus accessible au public et que le niveau et l’aspect des constructions nouvelles devraient respecter le site (zone Natura 2000, déclivité de 15 mètres et château Charle-Albert).

Bernache du Canada !

La Royale Belge et un autre projet qui se réalise au détriment de la forêt… à côté d’un château récemment restauré à grands frais :

Wikipédia

Il y a encore des mares protégées dans cette zone.

La mare du Pinnebeek, à l’orée septentrionale de la forêt de Soignes à Watermael-Boitsfort, est la plus petite réserve naturelle de la Région bruxelloise : une trentaine d’ares, tout au plus. Recueillant les eaux de ruissellement des deux versants qui la ceinturent, elle est devenue le lieu de reproduction de nombreux amphibiens vivant en forêt de Soignes. Préserver ce site fait partie des mesures indispensables au maintien d’espèces devenues vulnérables en raison de l’urbanisation et du recul des zones humides.En fait, l’actuelle mare du Pinnebeek est de constitution récente. Elle doit sa formation à la construction du lotissement du « Parc des Princes » à Auderghem ; un chantier qui s’étale de 1956 à 1962. Le chemin qui, depuis l’auberge « Au repos du Chasseur », conduisait à une petite briqueterie désaffectée est alors rehaussé et élargi pour devenir l’axe central du quartier. Barrant ainsi le vallon, le contrefort de cette nouvelle avenue, baptisée Jean-François Leemans, va occasionner, en contrebas, dans la forêt de Soignes, une retenue des eaux de ruissellements qui deviendra la petite mare du Pinnebeek. (BXL-Environnement).

Saint Clément, photo par Laurence Tambuyser

Un petit étang au coin de l’avenue des Archiducs et du boulevard du Souverain : la mare du Floréal. Cet étang forestier de quelques 50 ares est continuellement alimenté en eau par des suintements. Typique des fonds alluviaux des rivières brabançonnes, et plus particulièrement de la Woluwe, il est ceinturé d`une formation végétale dense – une saussaie marécageuse mélangée d`aulnes glutineux remarquables – qui évolue vers une formation peu fréquente en région bruxelloise, l`aulnaie marécageuse climatique, c`est-à-dire un ensemble végétal arrivé à maturité. La végétation des rives y est particulièrement intéressante avec notamment la présence de l`iris jaune des marais et de quelques pieds de laîches. La surface de l`eau est en partie couverte de lentilles d`eau. La partie méridionale du site présente une végétation plus clairsemée avec la présence d`un bel exemplaire de cèdre de l`Atlas. Ce milieu excessivement rare, tant en région bruxelloise que dans le Brabant, est le refuge de hérons et poules d`eau et de batraciens dont des tritons, crapauds communs et grenouilles rousses (inventaire du patrimoine naturel).

Avenue des Archiducs… Origine du nom : Albert, archiduc d’Autriche, (Wiener Neustadt, le 15 novembre 1559 – Bruxelles, le 13 juillet 1621), et Isabelle, archiduchesse d’Autriche et infante d’Espagne (Ségovie, le 12 août 1566 – Bruxelles, le 1er décembre 1633), souverains des Pays-Bas de 1599 à 1621. 

La société coopérative fut fondée le 3 octobre 1921 à l’initiative d’un groupe d’employés de la Caisse générale d’Epargne et de Retraite, auxquels se joignirent des agents d’autres administrations publiques Aucun groupement revêtant la forme coopérative n’avait été jusqu’alors constitué pour la construction de logements, du moins en Belgique, puisque dès 1844, l’expérience anglaise des “Equitables Pionniers de Rochdale” amorçait une nouvelle voie en la matière. Il fut inscrit dans les statuts du Logis que les coopérateurs effectifs (futurs locataires) devraient avoir la qualité d’employés, au sens large du terme, réaction au fait que la législation antérieure à octobre 1919 ne visait que les “ouvriers”. la formule nouvelle parut heureuse et les demandes d’affiliation affluèrent.

Les promoteurs furent conquis par la beauté du site des Trois Tilleuls, s’étendant sur un éperon entre le Watermaelbeek et la Woluwe, à une altitude de 100 mètres. La société acquit 32 ha. Elle s’assura le concours de sommités en la personne de Louis Van der Swaelmen pour le dessin des quartiers, l’implantation des maisons et les plantations, et Jean Eggericx pour les plans des habitations. Ce dernier construisit toutes les habitations et installations du logis. L’ensemble est conçu avec goût, selon une conception traditionnelle soucieuse du bien-être des habitants, ainsi que de l’atmosphère de calme serein convenant à un quartier résidentiel. Toutes les zones de recul sont traitées en pelouses, sans séparations, piquée de lierre en boule. Toute décoration autre que celle qu’apportent les plantations est bannie. Les jardins sont délimités par des haies vives. Des chemins de circulation plantés d’arbres les séparent. Des plaines de jeux, plantées d’arbres fruitiers, sont installées au centre des quartiers. Ce qui donne avant tout un caractère original aux quartiers du Logis, c’est la grande importance accordée aux plantations, aux pelouses, aux fleurs. Là aussi, fut suivi l’enseignement de Van der Swaelmen : zones de recul, tilleuls palissés reliant les blocs d’habitation, plantes grimpantes choisies pour l’éclosion des fleurs, même en hiver, haies vives, lierres en boule, arbres, massifs et arbustes sont l’objet de soins constants. la floraison prestigieuse des cerisiers du Japon, des pommiers malus et des prunus pare en avril-mai les quartiers du Logis d’une grâce presque féerique.

La société Floréal se constitua le 30 mars 1922 en la salle de l’ancien Saint-Martin, place du Grand Sablon. L’Etat était représenté par Monsieur Lippens, la Province par Monsieur Huysmans. Jean-François HUSDENS, premier administrateur-gérant de la société, était typographe et c’est dans cette corporation qu’il recruta de nombreux coopérateurs. Il s’agissait maintenant d’acheter des terrains et d’entamer rapidement les études préliminaires. On avait déjà option sur un ensemble de 17 ha qui appartenait à la fondation Parmentier, banquier à Bruxelles. Les terrains furent vendus en partie à Floréal, en partie au Logis. Comme pour le Logis, le Conseil d’Administration avait choisi Eggericx et Van der Swaelmen, tous deux architectes-urbanistes. La première adjudication eut lieu en août 1922. Elle comprenait la construction de 136 maisons se divisant en trois groupes :
1er groupe : 47 maisons – architecte : Eggericx
2ème groupe : 48 maisons – architecte : François
3ème groupe : 41 maisons – architecte : Moenart

Le 1er octobre 1922, le Ministre Joseph Wauters posa symboliquement la première pierre de Floréal et prononça un discours qui eut un énorme retentissement. La deuxième adjudication se fit le 5 mars 1923. Elle comportait la construction de 153 maisons comprenant 187 logements se divisant en trois lots. Il est intéressant de noter que le règlement de l’époque désignait comme bénéficiaires des sociétés coopératives de locataires les personnes peu aisées définies comme telles par la loi : les ouvriers, gens de journée, gens de travail et de service; les commis et autres employés de rangs subalterne et inférieur des administrations publiques, les instituteurs et autres agents de condition analogue.

L’ensemble Floréal où les portes et châssis sont peints en jaune, alors qu’ils le sont en vert dans l’ensemble Le Logis…

Du boulevard, au bord de l’étang, je ne vois que des châssis blancs en arrières façades… C’est la Mare du Floréal , proche de la Place du Logis, selon Google Maps.

1922 et 1923 : “Le Triangle” – 114 maisons, 12 appartements
1922, 1923 et 1924 : “Le Trapèze” – 200 maisons

Le 26 juillet 1925 furent inaugurées les premières réalisations…
1926 : “L’Entonnoir” – 80 maisons

En 1927, édification du groupe Joseph Wauters, appelé “Fer à cheval”.

Novembre 1929 vit la pose de la première pierre du Groupe Van Deuren et la mise en adjudication du groupe Hector Denis,
1930 : 155 maisons supplémentaires dans le quartier du “Trapèze”- les maisons en briques rouges de la rue des Pyrèthres et de la rue des Passiflores – ainsi que le bloc d’appartements des Trois Tilleuls (70 appartements – 7 magasins et le Centre social de la Coopérative).

L’activité diminua de 1930 à 1949, pour des raisons budgétaires et à cause de la guerre.

La société a vendu 71 maisons avant 1932, mais reste propriétaire de 279 maisons unifamiliales.


1938, 1939 et 1940 : “Le Plateau” – actuellement 139 maisons dont 13 construites en 1949.

Il fallut de l’héroïsme aux premiers occupants s’installant dans des conditions peu agréables. Pas de voirie établie, pas de distribution d’eau, de gaz ni d’électricité, des égouts sans exutoire assuré (d’où recours à des fosses septiques), pas de tramway à proximité, pas d’éclairage public, bref, le bled, pittoresque mais pas toujours apprécié des ménagères. Des équipes de volontaires effectuaient le soir des travaux d’entretien général que la société ne pouvait confier à des entrepreneurs, par esprit d’économie.
Ce n’est qu’en 1949 que purent être entamés de nouveaux travaux : le quartier dit “La Pointe” – 84 appartements modestes mais confortables, y compris 2 magasins et un jardin d’enfants, et enfin, en 1951, “Le Triangle II” comportant 38 maisons. Ces deux dernières réalisations réunissent le maximum de confort possible, notamment le chauffage au gaz, double cave par ménage, buanderie commune par bâtiment, salle de bain (à équiper par occupant)… En 1951, la société se trouvait à la tête de 899 logements dont 726 maisons unifamiliales, 164 appartements, 9 magasins, 3 jardins d’enfants, un centre social, des garages, des ateliers et magasins. 218 maisons ont été vendues (la vente de logements est maintenant interdite à la société).

En 1965, 56 appartements jouissant de tout le confort moderne étaient mis en chantier à l’avenue des Archiducs, au lieu dit “Le Petit Bois”. En 1970, Siemens fut chargé de réaliser un réseau de télédistribution au départ de l’antenne collective du groupe du fer à Cheval, et la même année encore, les locataires pouvaient capter 8 programmes de T.V. et de radio.

SOURCES : website communal

  • “Atlas du sous-sol archéologique de Bruxelles – Watermael-Boitsfort”, Stéphane DEMETER, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale – 1994- Musées Royaux d’Art et d’Hisoire – p. 37
  • “En parcourant les archives de Watermael-Boitsfort”, Alain DIERKENS, éd. “Feuilles Clémentines”, 1996.
  • Feuillets documentaires du Floréal à l’occasion du 50e anniversaire de la société en 1972.
  • “L’église Saint-Clément de Watermael”, Henry PAULI, éd. “Feuilles Clémentines”, 1994.
  • “L’église et la paroisse Saint-Clément – Les prêtres, les laïcs et leur environnement”, éd. “Feuilles Clémentines”, 1992.
  • Plaquette “Historique de la Société” éditée par Le Logis en 1951 pour son 30e anniversaire.
  • Plaquette “La cité-jardin FLOREAL” éditée par la société vers 1922-1925.
  • “Watermael-Boitsfort, depuis ses origines jusqu’à nos jours”, plaquette anonyme des années 1950, inspirée d’une conférence du baron VERHAEGEN faite à la Société royale d’Archéologie de Bruxelles en 1925.
  • “Watermael-Boitsfort”, Guides des communes de la Région Bruxelloise, CFC éditions, 1998.
  • “Watermael-Boitsfort”, Joseph HILSON.

Nous passons à Auderghem où la forêt a bien changé aussi même dans les années 1900. En témoignent les photos reproduites dans un guide d’époque :

A Auderghem plutôt qu’à Watermael-Boitsfort se trouve le vallon de Blankedelle, près du Château des Trois Fontaines, du centre sportif ADEPS et de l’abbaye du Rouge Cloître. Au printemps, l’ail des ours y fleurit.

A Woluwe Saint Lambert sur la route de Tervueren, on trouve un autre souvenir en lien avec la forêt : la chapelle, de style gothique brabançon, construite en 1360. Classée depuis 1959, elle abrite, entre autres, un remarquable triptyque datant de 1609, retraçant six épisodes de la vie de Marie la Misérable. La chapelle est ouverte aux visiteurs tous les jours de 7 h 30 à 18 heures, sauf pendant les offices qui ont lieu tous les jours de 8 heures à 8 h 30 et le dimanche jusqu’à 10 heures.  
Marie est née en 1270 dans une famille très pauvre. Ignorante et illettrée, tout imprégnée de mysticisme, elle ne se sent pas digne d’être admise dans une communauté religieuse et vit en ermite dans la forêt toute proche jusqu’à ses trente ans. Survient alors le drame : résistant aux avances du jeune seigneur de Craenhem, celui-ci se venge en l’accusant du vol d’un gobelet précieux. Se défendant mal, elle est condamnée par le bailli à être enterrée vivante. Très vite, celle que les Brabançons vénèrent sous le nom de « Lenneke Mare » est l’objet d’un pèlerinage. De nombreux miracles lui sont attribués, de sorte qu’en 1363, elle est canonisée par le pape Urbain V « sainte Marie de Woluwe ». Sa légende, relatée dès 1679 par Henri de Berchem, a inspiré les écrivains Frans Hellens et Michel de Ghelderode.

Venons en à Tervueren dont de nombreux monuments ont disparu comme le Pavillon de chasse du prince d’Orange (1817-1826, illustration dans un guide du Touring Club, vers 1900 :

Par contre, des bâtiments datant du règne de Léopold II subsistent. Ainsi le château de Ravenstein (Wikipédia) :

Au début du xiiie siècle, le duc de BrabantHenri Ier, construisit à Tervueren son château au confluent de la Maelbeek et du Voer. Le château de Tervueren servait principalement comme relais de la chasse. Le château était la résidence d’u couple d’Albert et Isabelle, devenus gouverneurs des Pays-Bas méridionaux en 1599. La chapelle Saint-Hubert fut alors construite juste au sud-est du château. Au xviiie siècle, le château fut sous Charles de Lorraine pour la dernière fois, converti en une résidence d’été. Le motif original en damier du parc, à l’est du château, a alors été changé pour un tracé en étoile, qui existe encore aujourd’hui. Sept avenues dans la forêt se rencontrent à son point central (Wikipédia).

Par Jan Brueghel l’Ancien — [1], Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=47428684

Portret van Antonius Sanderus, mémorialiste des couvents en forêt … (Wikipédia)

 Chorographia Sacra Brabantiae (1656-1659)

Antoon Sanders, universellement connu dans la République des lettres sous son nom latinisé d’Antonius Sanderus et dans les lettres françaises sous celui d’Antoine Sandérus, est un poètephilosophethéologien et historien brabançon, de langue latine, né à Anvers le 15 septembre 1586 et décédé à l’abbaye d’Affligem le 10 janvier 1664

Ayant fait sa philosophie au Collège d’Anchin (Douai) et pris le titre de maître-es-arts en 1604, il étudie la théologie à Louvain avec Malderus (Jean van Malderen) et la philosophie avec Guillaume Estius à Douai où il reçut le grade de licence en 1614.

Après avoir été ordonné à Gand (1611), il sert comme prêtre à Oosteeklo (1617-1618). Il combat farouchement les anabaptistes en Flandre. En 1625 il devient secrétaire et aumônier du cardinal Alfonso de la Cueva, gouverneur sous le règne de Philippe IV, puis chanoine à Ypres où il visite les archives, avant de s’établir à Bruxelles, puis Affligem en 1654-1658. Il y meurt et y est enterré (1664). Il est l’auteur de Chorographia sacra Brabantiae, sive celebrium aliquat in/ea provincia ecclesiarum et cenobiorum descriptio , Regiae Domus Belgicae,  Flandria illustrata, sive Descriptio comitatus istius per totum terrarum orbem celeberrimi. Il citait ses sources : Dionysius Harduwijn (Harduinus, 1530-1604),  Karel van ManderLodovico Guicciardini. Il nous a permis d’identifier  Gerard DavidAdriaen Isenbrandt , Claeissens.

Antoine Sandérus, abbaye de Forest.

Il a laissé plus d’une quarantaine d’ouvrages en latin, la plupart inédits de son vivant.

Son chef-d’œuvre, un historique des abbayes et monastères brabançons.

Par ailleurs :

  • De scriptoribus Flandriae libri IIIAnvers1624
  • De Gandavensibus eruditionis fama clarisAnvers 1624
  • De Brugensibus eruditionis fama claris libri IIAnvers, 1624
  • Hagiologium Flandriae sive de sanctis eius provinciae liber unusAnvers1625 (2e éd., Lille, 1639)

Ces quatre œuvres ont ensuite été regroupées en 2 volumes édités à Cologne de 1641-1644, puis à Bruxelles, chez De Vos en 1735 sous le titre Flandria illustrata sive descriptio comitatus per totem terrarum orbem celeberrimi.

  • Elogia cardinalium sanctitate, doctrina et armis illustriumLouvain, 1625
  • Gandavium sive rerum Gandavensium libri VIBruxelles, 1627
  • Bibliotheca belgica manuscripta, 2 vol., Lille, 1641-3
  • Hagiologium Flandriae sive de sanctis eius provinciaeAnvers, 1625
  • Un poème à propos de Pierre Paul Rubens, septembre 1621
  • Bibliotheca belgica manuscriptaLille, 1641-43. C’est un inventaire de manuscrits conservés dans différentes bibliothèques belges.
  • Elogia cardinalium sanctitate, doctrina et armis illustriumLouvain, 1625

ARTOIS (Jacques VAN), paysagiste, né à Bruxelles en 1613 et mort vers 1665. On ignore qui fut son maître. Descamps soupçonne qu’il fut élève de Wildens ; d’autres biographes prétendent qu’il doit tout à lui-même et qu’il se forma surtout par l’étude de la nature. 

On a peu de renseignements sur la vie de cet artiste remarquable ; on sait seulement qu’il peignait avec une grande facilité et qu’il entretenait des relations d’amitié avec Van Dyck, Craeyer, Zeghers, Van Herp et surtout avec Teniers, dont il était l’ami intime. Ces artistes se plaisaient à peindre ou à retoucher les figures et les animaux de quelques-uns de ses paysages. Le Musée de Bruxelles possède, entre autres, de lui un paysage dont les figures sont peintes par Craeyer et les animaux par Zeghers. 

Quoi qu’il en soit, Van Artois fut un des meilleurs paysagistes de son temps ; son pinceau est moelleux et sa touche aussi facile que vigoureuse. Tous ses ouvrages sont d’une grande manière ; il traitait surtout les ciels et les lointains avec un art inimitable, et son feuille révèle le faire d’un artiste consommé. Van Artois avait l’habitude d’orner le devant de ses tableaux de plantes, de ronces, de jonc et de mousse ; tous ces accessoires, sans nuire à l’ensemble et à l’harmonie de ses paysages, ajoutent à la richesse des détails. Van Artois ne paraît pas avoir visité les pays étrangers, afin de se perfectionner dans son art : les sites qu’il a reproduits semblent prouver que le cercle de ses études ne s’étendait pas au delà de la forêt de Soignes, située à peu de distance de Bruxelles ; aussi est-il moins varié que Van Uden. Ses toiles, fortement coloriées à la manière du Titien, sont  devenues par le temps noirâtres. Ce défaut provient de ce qu’il glaçait souvent jusqu’à trois ou quatre reprises différentes les endroits qu’il voulait colorier. 

Van Artois, dont la réputation s’était étendue au loin, et dont les productions étaient très-recherchées, avait réussi à se faire une belle fortune. Admis dans la société des grands, qui le recherchaient à cause de l’aménité de son caractère et des brillantes qualités de son esprit, il voulut les traiter magnifiquement chez lui ; il dissipa, ainsi, en fêtes et en festins une fortune laborieusement acquise par son talent, et mourut, vers 1665, dans un état voisin de la misère. On trouve son portrait dans le Gulden Cabinet, de De Bie, gravé par P. de Jode, d’après Jean Meyssens. 

P.-C. Vander Meersch.

Descamps, Vies des Peintres, t. II, p. 213. — Siret, Dictionnaire historique des Peintres, 2e éd., t. I, p.46 — Kramm, Levens en Werken der hollandsche en vlaamsche Kunstschilders, 1e deel, bl 28. — De Bie, Gulden Cabinet, bl. 300. — Balkema, Biographie des Peintres flamands et hollandais, p. 6 — Houbraken, Schouburgh der nederlandsche Konstschilders, 1e deel, bl. 368. — Immerzeel, Levens en Werken der hollandsche en vlaamsche Kunstschilders, 1e deel, bl 13.

Jacques d’Arthois est un peintre flamand du xviie siècle. Né à Bruxelles le 12 octobre 1613, il y est décédé en 1686.

Un des élèves de Jan Mertens et de Wildens, il forma lui-même son style par l’étude de la nature[1]. Il fut par la suite le professeur de Cornelis Huysmans, avec qui il est parfois confondu[réf. nécessaire].

Ami de David Teniers le Jeune, qui avait une très haute estime de lui, ses sujets de prédilection sont les paysages de sa région : les forêts, les rivières et canaux. Peu de personnages figurent dans ses œuvres, de plus ces derniers ne sont d’ailleurs souvent pas de sa main mais sont peints par d’autres artistes.

Le musée du Louvre, le palais des beaux-arts de Lille et les musées royaux des beaux-arts de Belgique possèdent certaines de ses toiles.

JpLEGRAND

Léon Spilliaert, quelques clés pour comprendre les oeuvres.

Léon Spilliaert né à Ostende le 28 juillet 1881 et mort à Bruxelles le 23 novembre 1946 est un peintredessinateurillustrateur et lithographe belge.

Ses influences vont de Edvard Munch à Fernand Khnopff, mais aussi Nietzsche et Lautréamont, tandis que ses peintures ainsi que les thèmes qu’elles représentent peuvent être rapprochés de ceux d’Edward Hopper, son contemporain. (Wikipédia)

Vue de Sint-Genesius-Rode (1942), Ostendemusée d’Art à la mer

1940-1944, vie difficile et résistance passive à l’occupant.

1944, importante exposition au palais des beaux-arts de Bruxelles. Il meurt d’une crise d’angine de poitrine dont il souffrait depuis dix ans

“Au premier semestre 2023, la Fondation de l’Hermitage consacre une grande rétrospective à Léon Spilliaert. Autodidacte, formé au contact de la littérature de son temps et persuadé de son destin d’artiste élu, Spilliaert est l’auteur d’une œuvre d’une profonde originalité, baignée d’interrogations métaphysiques et de culture flamande, et réalisée presque exclusivement sur papier. Mélangeant les techniques graphiques, l’Ostendais tisse des liens avec le symbolisme et l’expressionnisme contemporains, et semble annoncer, dans ses paysages les plus radicaux, simplifiés à l’extrême, l’abstraction géométrique et le minimalisme. Réalisée presque exclusivement sur papier, l’oeuvre de Spilliaert est souvent réduite à ses premières années, marquées par le noir, l’encre de Chine. Il semble annoncer, dans ses paysages les plus radicaux, simplifiés à l’extrême, l’abstraction géométrique et le minimalisme. Mais “dès le début, il cherche sa propre vision de l’art.

Jusqu’à la Première Guerre mondiale, Spilliaert utilise avant tout le lavis d’encre de Chine, l’aquarelle, le pastel et le crayon de couleur. Il déploie son talent dans des paysages d’une sobriété confinant à l’abstraction: le ciel, la mer, le contour de la digue vibrant d’une lumière sourde.

Les rares personnages peuplant ces rivages mélancoliques sont le plus souvent des femmes: une demi-mondaine au regard distant, une femme de pêcheur guettant le retour des navires, exprimant un profond sentiment d’isolement.

Les représentations humaines culminent avec les autoportraits particulièrement saisissants de l’artiste, “très prisés et recherchés”, note l’historienne de l’art. Spilliaert y questionne autant son statut que la limite entre reflet et réalité.

Dans ses natures mortes, d’étranges flacons disposés devant un miroir et d’inquiétantes poupées se muent en compagnons silencieux de l’artiste.

1912-1913, époque des grands pastels quasi expressionnistes. Spilliaert déforme en fonction de sa subjectivité. L’ironie pointe. L’économie des moyens et l’esprit de synthèse demeurent prépondérant…

Après 1920, Spilliaert utilise intensément l’aquarelle et la gouache. Il crée des marines flamboyantes et extrêmement lyriques, qui tendent à l’abstraction pour certaines.

Dans les années 1930 et 1940, l’artiste revient sur un sujet de jeunesse – les arbres – à l’occasion de longues promenades en forêt. Dans ces œuvres dont se dégage un sentiment de paix mêlé à de l’étrangeté et une pointe d’inquiétude, l’artiste offre des images atemporelles de la nature, fascinantes par leur composition virtuose et leur simplicité.

Fondation de l’Hermitage, Léon Spilliaert. Avec la mer du Nord … 

La Fondation de l’Hermitage est un musée consacré aux beaux-arts, situé dans la ville vaudoise de Lausanne, en Suisse. Wikipédia

Situation : Parc de l’Hermitage

Adresse : Rte du Signal 2, 1018 Lausanne, Suisse

The Phoebus Foundation valorise la collection de Fernand et Karine Huts ainsi que leur enterprise Katoen Natie à Anvers et dans 36 pays. Paysage avec des saules pleureurs, 1946, aquarelle, plume et pinceau encre de Chine sur papier, 25.5 x 34.2 cm

Écluse à Bredene – 1930

Sur la plage, Ostende, 1923, gouache et aquarelle sur papier, 37.2 x 44.6 cm

Le bateau à l’embarcadère, 1930, aquarelle, gouache et crayon sur papier, 23 x 28.2 cm, via Marc de Bournonville

Plage avec des randonneurs, marine lugubre, 1925, gouache et caséine sur papier, 39.2 x 41 cm, via Marc de Bournonville

Femme et enfant de pêcheur sur le quai, vue de dos, 1909, aquarelle, pastel et encre de Chine lavis sur papier, 65.5 x 50.2 cm

Débutant, il use beaucoup de l’encre de Chine. Ses noirs sont aussi nuancés que ceux de Redon.

La seule influence qu’il admet est celle de Toulouse-Lautrec, mais il vénère Ensor et s’est certainement imprégné de l’œuvre graphique de Munch. Comme lui, c’est un nordique.

Ses goûts littéraires, ses penchants à la mélancolie et au rêve en font un symboliste.

Le mystère habite les vues nocturnes d’Ostende – certaines arcades désertes annoncent Chirico -, les autoportraits angoissés, les natures mortes habitées de plantes vertes, de boîtes, de flacons, d’horloges et de miroirs.

Il affectionne les personnages solitaires, souvent de dos, en relation de plaisir ou d’effroi avec la mer.

Entrée du Béguinage au Minnewater, Bruges, 1926, gouache, aquarelle et caséine sur papier, 80.8 x 48.2 cm

Son père tient une parfumerie, La Brise d’Ostende, dont les flacons et les boîtes inspireront l’artiste. 1899-1900, bref et inutile passage à l’académie de Bruges.

1903-1904, à Bruxelles, employé d’E. Deman, éditeur des symbolistes. Ses goûts littéraires se développent et marquent son travail. Il aime Nietszsche, Lautréamont, Maeterlinck, Verhaeren qui l’encourage à partir de son premier séjour à Paris en 1904 (le poète habite Saint-Cloud).

Plus tard, il se liera avec F. Crommelynck, F. Hellens, H. Vandeputte, lequel l’expose dans sa galerie à Paris, et A. Dasnoy. 1909-1913,

il participe à Bruxelles aux salons du Printemps, des Indépendants, du Sillon, aux Bleus de la G.G.G. (galerie Georges Giroux). 1916, il épouse Rachel Vergison.

1917, le couple s’installe à Bruxelles; naissance de leur fille unique, Madeleine, passion de son père.

De Duizeling (Vertigo, 1908) de Léon Spilliaert est de retour au Mu.ZEE Oostende à partir d’aujourd’hui. Le chef-d’œuvre de Léon Spilliaert est un chef-d’œuvre absolu qui, aujourd’hui encore, émeut, inspire et fait réfléchir. L’œuvre fait partie de la liste des “Joyaux” de la Communauté flamande.

1920-1921, Spilliaert retrouve la mer.

Entre 1909 et 1913, ses silhouettes simplifiées et puissantes de pêcheurs et de femmes de pêcheurs ont influencé Permeke.

Femmes de pêcheurs en train de discuter, 1926, techniques mixtes sur papier, 56 x 46

Deux jeunes filles dans la pluie.

Entre interrogations métaphysiques et culture flamande, Spilliaert crée des oeuvres inclassables, qui tissent des liens avec le symbolisme et l’expressionnisme contemporains, et semblent annoncer, dans ses paysages les plus radicaux, simplifiés à l’extrême, l’abstraction géométrique et le minimalisme.

Dans son œuvre, réalisée presque exclusivement sur papier, il mélange différentes techniques graphiques, crayons, fusain, encre de Chine, pastel, craie, aquarelle et gouache. L’encre de Chine est son matériau de prédilection, dont il explore la transparence, la liquidité et la noirceur pour traduire son monde intérieur ancré dans une ville particulière, Ostende, où il a passé l’essentiel de sa vie.

Port de pêche, Ostende, 1923, lavis d’encre de Chine, pinceau, aquarelle, gouache et crayons de couleur sur papier, 50.1 x 64.7 cm

Arbres le long du parc Marie-Henriette, 1923, huile sur toile, 76 x 100 cm

Il puise son inspiration dans sa ville natale d’Ostende et dans ses errances nocturnes dans la cité balnéaire au long des plages et des digues…

Léon Spilliaert est l’homme des solitudes inquiétantes, des perspectives infinies. Entre interrogations métaphysiques et culture flamande, il surprend, déroute par des œuvres inclassables, inventant un symbolisme de la nuit intérieure qui marquera l’art belge.

Il se nourrit des œuvres picturales d’Odilon Redon ou James Ensor mais aussi des écrits d’Émile Verhaeren et Maurice Maeterlinck. Toutefois, s’il subit l’influence du symbolisme fin de siècle, son œuvre s’étend au-delà. Ses visages hallucinés flirtent avec l’expressionnisme ; ses paysages épurés semblent annoncer le minimalisme.

 Etang du parc, la nuit, 1924

Léon Spilliaert, Haven te Oostende, 1910. Mu.ZEE Oostende.

via Marc de Bournonville

Il a conservé des contacts à Paris et s’y rend chaque hiver, demeurant informé de tout.

P.G. Van Hecke et A. De Ridder, directeurs de la galerie et de la revue “Sélection” (Bruxelles) qui défendent les expressionnistes flamands, le prennent passagèrement sous contrat.

1922, il expose aussi au Centaure (Bruxelles). Il retourne vivre à Ostende.

1923, premier séjour dans le Midi de la France; d’autres suivront. 1927-1928, Spilliaert dessine pour “Variétés”, revue de tendance surréaliste dirigée par P.G. Van Hecke qui a changé d’orientation.

Il expose aux Contemporains (Anvers) dont il apprécie l’éclectisme.

La mort de son père lui apporte provisoirement la sécurité matérielle. 1929, importante exposition chez Giroux.

1935, il revient vivre à Bruxelles pour Madeleine qui étudie le piano.

1937-1940, membre des Compagnons de l’Art, groupe très libre.

Une rue animée de Bruxelles, 1936, aquarelle, gouache, crayon et crayon de couleur, 34.5 x 51.3 cm

Léon Spilliaert s’est beaucoup intéressé au premier dirigeable belge, le “Belgica”, qui fit son premier vol à Watermael-Boitsfort / Auderghem en 1909. Son hangar était situé à cheval sur ces deux communes. Les dimensions de ce hangar étaient évidemment hors normes, ce que l’artiste n’a pas manqué de répercuter dans ses toiles.

The Pilot of the Airship, 1910, The Phoebus Foundation valorise la collection de Fernand et Karine Huts ainsi que leur enterprise Katoen Natie à Anvers et dans 36 pays. Paysage avec des saules pleureurs, 1946, aquarelle, plume et pinceau encre de Chine sur papier, 25.5 x 34.2 cm

Vue de Vresse sur Semois, 1942, Aquarelle.

Il découvre les Ardennes et s’en éprend; il y séjournera souvent. Collines boisées en hiver, Vresse-sur-Semois, 1942, aquarelle et dessin à la plume à l’encre de Chine, 27.2 x 37.2 cm

Fermes le long du canal, 1930, aquarelle et crayon sur papier, 16.4 x 28.1 cm

via Marc de Bournonville

Paysage Maeterlinck III, vers 1912, pastel sur papier, 36.5 x 34 cm

Silhouette d’une église rouge, 1930, aquarelle et encre de Chine sur papier, 31 x 24.5 cm

Débutant, il use beaucoup de l’encre de Chine. Ses noirs sont aussi nuancés que ceux de Redon.

La seule influence qu’il admet est celle de Toulouse-Lautrec, mais il vénère Ensor et s’est certainement imprégné de l’œuvre graphique de Munch. Comme lui, c’est un nordique.

Ses goûts littéraires, ses penchants à la mélancolie et au rêve en font un symboliste.

Le mystère habite les vues nocturnes d’Ostende – certaines arcades désertes annoncent Chirico ,

les autoportraits angoissés,

les natures mortes habitées de plantes vertes, de boîtes, de flacons, d’horloges et de miroirs.

Il affectionne les personnages solitaires, souvent de dos, en relation de plaisir ou d’effroi avec la mer.

Un motif qu’il a toujours aimé – les arbres – s’impose à lui. La calligraphie des branches, mais aussi le mystère païen des sous-bois, l’inspirent. Il use d’une nouvelle technique mariant à l’aquarelle une trame serrée de petits traits à l’encre de Chine, sorte de pointillisme très personnel qu’il pratique avec une patience infinie mais aussi une grande habileté.

Arbres verts (1941), Ostendemusée d’Art à la mer.

Dans les années 1930 et 1940, l’artiste revient sur un sujet de jeunesse – les arbres – à l’occasion de longues promenades en forêt. Dans ces œuvres dont se dégage un sentiment de paix mêlé à de l’étrangeté et une pointe d’inquiétude, l’artiste offre des images atemporelles de la nature, fascinantes par leur composition virtuose et leur simplicité.

Arbres et Ciel (1938), Ostendemusée d’Art à la mer.

Arbre solitaire au bord de l’étang, 1929, gouache, aquarelle, lavis et crayon sur papier, 77 x 55.8 cm

Bords d’étang arborés, 1922

via Marc de Bournonville

Arbres dans l’inondation, 1944, Aquarelle sur papier

Nature morte aux poires, 1933, crayon et aquarelle sur papier, 42 x 54 cm

Pensive Rachel, 1925 (Mais de quelle Rachel s’agit-il ? La soeur et l’épouse du peintre portaient en effet le même prénom)

Après son mariage, il produit, pour faire vivre sa famille, quantité d’aquarelles et de gouaches prestement enlevées, aux motifs variés, notamment des marines aux tonalités surprenantes, traitées par bandes horizontales. L’inquiétude a cédé à l’humour, à l’intimisme, à la désinvolture souvent excessive. La qualité est inégale. Dans les années vingt, il s’essaie maladroitement à l’huile.

1932, voyage avec sa fille en Autriche, en Suisse, en Italie. Dans ces années, sa production trop hâtive accuse de véritables faiblesses.

Il se ressaisit pendant la guerre.

Léon Spilliaert et Madeleine en promenade à Ostende, 1923, gouache et aquarelle sur papier, 43 x 34.6 cm

1935, il revient vivre à Bruxelles pour Madeleine qui étudie le piano. 1937-1940, membre des Compagnons de l’Art, groupe très libre.

Farouchement indépendant, il ne s’est lié ni avec une école ni avec un groupe à programme. C’est un isolé qu’entourent seuls quelques amateurs éclairés et fidèles et aussi les poètes qui le comprennent. C’est pourquoi il sera longtemps méconnu du public belge et ignoré à l’étranger. Depuis 1980, quelques grandes expositions, notamment aux U.S.A., en France, au Portugal, en Finlande, en dehors de la Belgique, lui ont néanmoins rendu justice. Sa cote à monté en flèche. Il est extrêmement bien représenté aux musées royaux des beaux-arts de Belgique, ainsi qu’au musée des beaux-arts d’Ostende. 

JpLEGRAND

via Marc de Bournonville, pour la plupart des illustrations et reproductions

Valerius de Saedeleer. L’errance. “Hiver en Flandre”

Valerius de Saedeleer ou Valerius De Saedeleer (4 août 1867 – 16 septembre 1941) était un paysagiste flamand, apparenté au symbolisme, inspiré par Pierre Bruegel l’Ancien (“Les chasseurs dans la neige”), Henri De Braekeleer et Emile Claus. C’est un membre de la première école de Laethem-Saint-Martin, qui comptait quelques deux cents artistes à partir de 1900-1910. Formé d’abord aux Académies d’Alost et de Gand, il se forma surtout à Bruxelles auprès de Franz Courtens.

Le 14 novembre 1889 à Alost, il se maria avec Clementina ‘Clemmeke’ Limpens (1867-1930); ils eurent cinq fille. Parmi elle, Elisabeth de Saedeleer (1902-1972) devint artiste.

Leur épicerie à Blankenberge fit faillite. Ils habitèrent Wenduine, Damme et Gand. Valerius de Saedeleer y rencontra Albijn Van den Abeele avant de résider à Laethem-Saint-Martin et Lissewege, comme éleveur de volaille.

Laethem-Saint-Martin (Wikipédia)

Albijn Van den Abeele (1835-1918) est un peintre flamand qui consacra sa vie et son oeuvre à sa ville de naissance : Sint-Martins-Latem. A l’origine de l’Ecole de Laethem-Saint-Martin illustrée aussi par  Albert Servaes,  les frères Karel (1878-1929) et Gustave van de Woestijne (1881-1947) , George Minne, Constant Permeke, Gustave de Smet, on peut citer les frères César et Xavier De Cock, originaires de Gand, liés d’amitié avec Albijn den Abeele. Albijn était déjà secrétaire de la ville (il en deviendra maire, bourgmestre), il se consacrait aussi à une oeuvre d’écrivain romantique et réaliste, il dénonçait la condition rurale. Il se tourna vers la peinture à l’âge de 40 ans.

De Saedeleer erra : les villages hollandais de Vogelzang et de PhilippineTermonde , HammeBornem, Gand, Blankenberghe Saint-Denis-Westrem.

” Dans les années 1890, sa nature capricieuse se mua en fermeté, il rallia le parti socialiste. Revenu en 1904 de son escapade à Lissewege, il retrouva la paix en retournant au catholicisme. Regarder vivre Valerius De Saedeleer est un plaisir que ses familiers savourent sans cesse, tant il est épanoui, rond, gras, jovial, avec cependant quelque chose de fin et de naturellement distingué. Au cours de la conversation, ses doigts musculeux malmènent une barbiche au poil dur, passent sur son large visage et s’en vont ratisser vigoureusement une abondante crinière aux cheveux épais. Petits et très rapprochés, le nez, la bouche et les yeux semblent avoir été finement dessinés comme du bout d’un pinceau très pointu dans une face large et charnue, une face d’un rouge-rose de brique bien cuite. Type accompli du Flamand enjoué et plantureux, il n’est aucunement bruyant ni grossier, ni buveur. Tout au contraire, il mène une vie tranquille, mesurée, une vie d’où tout excès est soigneusement banni. Il aime que sa femme, tout aussi corpulente que lui (une mère attentive et rieuse, un cœur simple) s’installe près de lui et reste de longues heures la main posée dans la sienne. D’une déconcertante insouciance, il ferme volontiers les yeux devant les ennuis. Proche de la nature, il ne s’embarrasse de rien de superflu, porte dans la vie journalière des sabots et très couramment une salopette bleue admirablement patinée par de multiples taches de couleur et délavée par de nombreuses lessives et, l’été, un grand chapeau de paille, coiffure des moissonneurs. Il passe de longues matinées dans son atelier, de toutes petites lunettes de fer soigneusement posées au bout de son nez. C’est dans le silence le plus absolu qu’il poursuit son travail. Ses après-midi, il les emploie à flâner, à fumer une énorme bouffarde, à lire, à jouer aux cartes, à raconter des histoires” (Wikipédia)

En 1908, de Saedeleer déménagea vers Tiegem, proche de Laethem.

Valerius De Saedeleer créa un paysage aux versions diverses mais presque identiques, avec sa technique, sa tonalité, sa composition, sa sensibilité, sa signification et sa poésie propres. Un grand ciel sombre dans le haut et clair dans le bas, une bande de terre immense, quelques arbres et quelques maisons, parfois de la verdure de printemps ou d’été mais le plus souvent de la neige. Il créa une “manière“, suivie par Roger Hebbelinck (1912-1987)oiu Armand Apol (1879-1950), notamment.

“Hiver en Flandre” .

“Chaque arbre devient personne clairement distincte, élevée du sol par miracle, trouvant sa fraîcheur dans le ciel humide, attentive à la lente croissance de ses cellules” (Paul Haesaerts)

Les artistes de ” Sint-Martens-Latem ” avaient fui la ville vers une campagne ancestrale, aux valeurs traditionnelles, simples, mystiques, celle des maîtres anciens, les “Primitifs flamands”, inspirant leur symbolisme, puis leur expressionnisme. De DSaedeleer détaillait chaque branche d’arbre…

Malgré une excellente exposition à Alost en 1901, de Saedeleer vivait de son seul élevage de volailles. En 1902, il visita l’Exposition des primitifs flamands à Bruges (Karel van de Woestijne y consacra une étude), puis en 1903 exposa ses paysages au Salon de Paris, où il rencontra Émile-René Ménard. Il retrouva la foi chrétienne la même année.

De Saedeleer exposa en 1904 à  BerlinMunich et à la Vienna Secession mais aussi en Belgique, ses oeuvres trouvaient acquéreurs, notamment en Allemagne grâce à Eugène Laermans.

En 1904, il abandonne définitivement sa première manière, proche de la technique déliée et superficielle de Courtens et s’applique à des paysages de style sévère. C’est seulement alors — toute trace d’impressionnisme ayant cette fois disparu de sa peinture — que sa vraie carrière commence.

Il confie : « Je peignis mon Soir calme sur la rivière, la toile que je considère comme le début de mon travail, en 1904. Là commence mon chemin personnel. Minne trouva sa voie beaucoup plus tôt. Moi, j’avais déjà 37 ans (…) ». C’est sa plus belle époque, celle du Triptyque de la Lys, de La ferme au bord de la rivière, de La ferme dans la neige, du Verger en hiver, du Verger fin d’hiver, de L’orage au printemps, de La fin d’un jour d’été.

L’avant plan est détaillé, sans personnage aucun, l’arrière plan est un pré infini, témoin d’un retour éternel des saisons, chaque année, pour les siècles des siècles.

” Stijn Streuvels publia ses premiers récits en 1894, collabora à la revue Van nu en straks (littéralement D’aujourd’hui et de tout à l’heure), et donne, avant la Première Guerre mondiale, le meilleur d’une œuvre composée de romans et de récits, qui peint de manière réaliste la vie des paysans de la Flandre-Occidentale, soumis aux exigences de la terre qu’ils travaillent, tout en y associant les thèmes métaphysiques du destin, du cycle cosmique de la nature, et de la dépendance de l’homme.

La seconde partie de son œuvre, qui traite avec moins de bonheur des mutations sociales, économiques ou intellectuelles qui affectent la Flandre, ou de problèmes religieux, fournit encore deux chefs-d’œuvre relevant de la première source de son inspiration : Vie et mort dans le séchoir(1926), un récit mystérieux où la description est enrichie de plongées hardies dans l’inconscient et Le Déclin du Waterhoek (De teleurgang van den Waterhoek) (1927), qui laisse la victoire à la technique, au modernisme et à la jeune génération. Il a également tracé de merveilleux portraits d’enfants (L’Enfant de Noël, 1911 et Poucette, 1922, traduits par Camille Melloy) et laissé une importante œuvre de mémorialiste (Heule, 1942 ; Kroniek van de familie Gezelle, Chronique de la famille Gezelle, 1960).

Ami intime du peintre luministe Emmanuel Viérin (propriétaire d’une villa à Duinbergen, contemporaine de celle occupée par de Saedeleer à Etikhove), il confia à plusieurs reprises à celui-ci le soin d’illustrer ses ouvrages, notamment l’édition de luxe (250 exemplaires) de la première impression de De Vlasschaard (1907). Ayant souvent ensemble exploré différents lieux de Flandre et des Pays-Bas, il n’est pas rare de retrouver dans les descriptions de l’écrivain les paysages peints par le peintre. ” (Wikipédia)

A panoramic view of Tiegem

In 1908, le déménagement à Tiegem annonça une série de paysages de collines. Les musées d’Alost et de Gand acquièrent des oeuvres en 1909, et même la famille royale .

Coxyde

A panoramic view of Tiegem

Chaque artiste de l’école de Laethem-Saint-Martin développait son style propre.

Il passe les années de guerre au Pays de Galles, Cwmystwyth, grâce à la mécène et collectionneuse Margaret Davies, en compagnie de Gustave et Minnie Van de Woestijne, de 1914 à 1919. Devant la mutité du paysage qu’il a devant lui, il se laisse aller à peindre de mémoire des aspects de sa Flandre tant aimée. Ses filles s’initient à la tapisserie, surtout Elisabeth en compagnie de Mary , la fille de William Morris.

Au retour en Belgique, ils s’établissent à Etikhove, puis en 1937 à Leupegem. Son art devient japonisant, proche de la calligraphie Il participe en 1924 à la fondation de la “jeune peinture belge”.

À son retour, la famille De Saedeleer occupe une maison appelée Tynlon — en gallois : le long du chemin — située à Etikhove au sommet d’une colline, une des plus belles parties de la région dénommée Les Ardennes flamandes, entre Renaix et Audenarde. Il y est bientôt entouré d’un groupe de jeunes artistes et d’intellectuels qui feront d’Etikhove une sorte de précaire et nouveau Laethem.

Il y est bientôt entouré d’un groupe de jeunes artistes et d’intellectuels qui feront d’Etikhove une sorte de précaire et nouveau Laethem. La villa avait été construite en 1910.

Le peintre y résida de 1921 à 1937, alors que son épouse était décédée en 1930. Il y peignit “Paysage après la tempête” en 1922.

Koninklijke Musea voor Schone Kunsten van België, Brussel / foto : Photo d’art Speltdoorn & Fils, Brussel

Ensuite, le peintre vécut chez sa fille Maria à Leupegem. C’est Marie-Jozef qui occupa avec son mari, peintre aussi, Leo Piron et leur fils Antoon jusqu’en 1948. 
A voir aussi dans le jardinet : “Disorientating a floor” (2005) par Tim Volckaert. Sources : 
BOURDEAUDHUI, J., “Valerius De Saedeleer… achterna”, 2014.
BOYENS, P., “Valerius De Saedeleer, de tuin der afwezigen”, 2006.

JpLegrand

Hôte Gallery, première exposition de 2023.

L’aventure de Hôte Gallery, au 203 rue haute à Bruxelles, a débuté il y a six ans le 12 janvier 2017. David De Pooter écrivait que la dénomination évoquait la localisation, Rue Haute, mais aussi l’hospitalité offerte aux jeunes artistes “en résidence”, “socialement engagés”, libres penseurs, posant et suscitant un regard critique sur les valeurs établies, la société, la culture. Fort à propos, le premier événement ‘A DADA: Un regard sur les 101 ans du cabaret Voltaire’ réunissait cinq artistes bruxellois dont deux exposent encore maintenant au 203, Fabien Delvigne, Alan Tex qui expose bientôt rue de Washington.

Philip Alka et, à l’arrière-plan, Nathalie Pirotte

Andrei Platounov est pianiste et chanteur. Il a terminé ses études à l’Institut GITIC (Université Russe des Arts du Théâtre)
Il a travaillé en Belgique à l’Opéra de La Monnaie. Depuis son enfance, il a toujours dessiné même à l’école. Il pensait que cette passion passerait mais il n’en fut rien. L’absence de fréquentation d’une école de peinture lui donne droit aux erreurs mais aussi à une liberté d’expression sans limites. La peinture lui permet de traverser les barrières de la réalité, de s’abstraire, de s’enfuir du quotidien, de monter jusqu’aux nuages du surréalisme, à la recherche de nouvelles formes de beauté, d’esthétique et d’univers fantastiques. Il perçoit la peinture comme de la musique, que chacun entend à sa manière. Parfois il a envie que le tableau chante, provoque un rire ou un sourire (site de la galerie).

Christophe Demaitre s’est formé à l’art plastique à Courtrai, puis à Gand avec Rik Vermeersch and Michaël Borremans. Il s’est passionné pour la photo et le voyage, à Barcelone et même en Asie. De 1997 à 2003, il a suivi un enseignement d’académie en Italie, puis à Barcelone pour l’“Arte Povera”et Shangai (Island 6 Arts Center, Multimedia et studio personnel).

Ifa Gallery

Christophe Demaitre, photo par l’artiste

François-Xavier Delmeire

Pour Jan Bucquoy qui exposait l’été passé , puis en janvier 2023 : ” la vie est une fiction, il n’y a que le théâtre qui soit potentiellement réel”

Jan Bucquoy et le théâtre, c’est une vieille histoire qui remonte même à ses études “Il étudie la littérature à Grenoble, la philosophie à Gand, la réalisation à Bruxelles (INSAS) et les sciences politiques à Strasbourg, et dans la même ville à l’École supérieure d’art dramatique. À Strasbourg, pendant ses études, il commence ses expérimentations de théâtre avec le Laboratoire d’action populaire (LAP) dans lequel il est directeur de troupe. Il met en scène des pièces de Meyerhold, Bertolt Brecht, Fassbinder, Erwin Piscator et Michel de Ghelderode. De ce dernier il met en scène à Narbonne “Barabbas”, “Christophe Colomb”, “Hop Signor!”, “Masques ostendais” et “Sortilèges” (cette dernière en collaboration).

Pendant une tournée dans le Nord de la France durant l’été 1966, il met en scène “Huis clos” de Sartre. À Paris, il fait scandale en présentant la pièce de Fassbinder “Les Larmes amères de Petra von Kant” ” avec une handicapée poussée dans une chaise. À Grenoble, il sympathise avec Jean-Luc Godard et travaille dans son studio avec les bandes magnétiques afin de rendre le cinéma plus léger dans le transport. Il expérimente avec les acteurs : théâtre en rond/théâtre en bloque, dans lequel on voit les acteurs de tous les côtés, méthodes de relaxation d’acteurs comme dans sa mise en scène de “Christophe Colomb”, dans laquelle les acteurs doivent expérimenter la peur de la chute à la fin du monde dans le bateau sous une forme d’hypnose. Ces expériences de théâtre lui sont utiles plus tard comme réalisateur de cinéma (direction d’acteurs)” . Reste aussi, qu’il est de plus en plus dur de faire du cinéma et qu’au théâtre, il n’y a pas de limite . C’est le théâtre d’attitude “Entre la conférence et le cabaret, le théâtre pauvre et l’improvisation, rien n’est épargné au spectateur à qui l’on demande d’être le jury actif & rétroactif”

Il est donc urgent pour lui de retourner brûler les planches…

Jan Bucquoy est fort connu ici pour ses livres, ses films, ses prises de position, ses oeuvres d’art plastique. C’est un homme chaleureux . Il m’a permis d’admirer son dernier film “LA DERNIÈRE TENTATION DES BELGES” en sa présence. Les acteurs principaux en sont Wim Willaert, Alice Dutoit et Alex Vizorek. C’est l’histoire d’un père, Jan, animateur culturel en milieu hostile, et de sa fille Marie, strip-teaseuse occasionnelle qui se trouvent au bord d’un précipice. Elle veut sauter et lui s’efforce de la retenir. Comment? En lui racontant des histoires, comme dans les contes des «1000 et une nuits ». Aussi longtemps qu’il retiendra son attention, elle ne sautera pas.

“Les beaux Gosses” Jan Bucquoy et Yves, Hôte Gallery

Chaleureuse, pleine d’humour, d’esprit et de dynamisme aussi, Agathe Kitoko expose souvent au 203, et l’été passé, et maintenant encore. Elle s’inscrit dans le propos de Hôte Gallery : préserver l’art traditionnel artisanal. Le patrimoine de nos ancêtres qui ne correspond plus au goût actuel, on peut le récupérer et l’intégrer dans la société moderne. Les matériaux anciens ne devraient pas être considérés comme des déchets, mais comme une source d’inspiration et une base pour des idées nouvelles et modernes. Cela peut être fait littéralement par le recyclage, mais aussi par une récupération plus philosophique.

Exposition à Hôte Gallery, chez Alexandra Naoumofski

Jan Bucquoy invite Agathe Kitoko… Du 1 Juillet au 14 Juillet… Hôte Gallery. Agathe Kitoko, Jan Bucquoy et l’auteur de ses lignes.

… Jean Pierre Bers, dit Grandsinge

J’admire John Bulteel aussi depuis 2017.

John Bulteel est un artiste qui, avec maîtrise, dessine, peint et surtout sculpte en plâtre, en bois des figures fantastiques, en métamorphoses, animales ou humaines, voire divines ou sacrées, souvent issues de la mythologie grecque : Zeus et Ganymedes, Actaeon et Artemis, Daphne et Eurydice. 

Jean François Decock, je l’ai rencontré plus tard

Monochromes, à l’exposition collective de février 2023 à la Hôte Gallery, duo avec Nathalie Pirotte et Lyvia Wood…

Peintre  Sculpteur  Graveur

Etudes :

1993   D.A.P. Diplôme d’aptitude pédagogique C.E.R.I.A. Bruxelles

1987   Diplôme de peinture sur chevalet  Académie Royale des Beaux Arts de Bruxelles

Expositions et expérience professionnelle :

2018   Expo Centre Culturel de Laeken  « La Maison de la Création »

2018   Parcours d’artiste de Jette

2017   Expo. au C.P.A.S.  de Jette

2014   Expo. « Val des Roses » Forest

2012   Parcours d’artistes  Rixensart

2012   Expo. Passa Porta Bruxelles

2010   Expo. Passa Porta Bruxelles

2010   Expo. Foire du livre de Namur

2008   Expo.Halles de Schaerbeek /Grand Place, Bruxelles

2006   Expo.Espace du théâtre Marni Bruxelles

1993-2009   Enseignant en peinture et sculpture

1988  Graphic designer  SPRL. Neef Baisy-Thy

1987  Expo. Galerie Bortier  Bruxelles…

MONOCHROMES

Après avoir travaillé sur des productions figuratives dans différents domaines des arts- plastiques, j’en suis venu à cette série de toiles abstraites suite à ma rencontre avec les traditions spirituelles orientales. La recherche intérieure étant fondée sur l’instant présent, au niveau artistique je me suis dirigé vers une création qui privilégie la spontanéité et l’instantanéité comme on peut la retrouver dans la peinture zen mais cette fois sans figuration. Par les monochromes tridimensionnels que je réalise je veux mettre l’accent sur la présence d’un objet, de sa texture, de sa couleur ; cet objet échappant à toute référence de figuration ou de message autre que cette présence.  Etre en présence d’un objet réelle qui ne soit pas une re-présentation dont abondent déjà les médias contemporains saturés d’écrans, d’images et d’informations. C’est autant en réalisant ces toiles qu’en les regardant que ces matières et ces couleurs unies me rappellent au silence et à l’intériorité.

Nathalie Pirotte

Née à Albertville en 1965, vit et travaille à Bruxelles. Professeure de peinture à l’Académie des Beaux-arts d’Arlon. Exposition en cours à Eupen.

Au départ : des images commerciales et populaires puisées dans les médias (bustes, têtes humaines ou animales, corps vêtus de fourrure, de voiles ou de dentelles) sont choisies et traitées en informatique par associations, cadrages, contrastes et colorisations.  Ces nouvelles images de corps sexués deviennent alors le support d’une peinture narrative, nimbée d’onirisme doucement érotique.  La matière picturale et volontairement très fine, quasi aquarellée. Les carnations irréelles dans des gammes de couleurs claires et aériennes, un peu froides, peuvent être zébrées de gestes bruts, de pâte colorée plus épaisse.  Certaines parties à peine ébauchées sont ponctuées d’éléments plus détaillés, bijoux et accessoires.  On devine le plaisir du geste pictural, du modelé, de la matière, du goût pour les glacis et les empâtements vivants. Au centre de larges plages colorées, ces “pin-up” semblent prêtes à nous entraîner à jouer au chat et à la souris.

nathalie-pirotte.over-blog.com

Les portraits de femmes sont au cœur de l’œuvre picturale de Nathalie Pirotte. Spécialisée dans les portraits masqués, elle aime jouer avec les images médiatiques qu’elle copie et recycle dans un esprit de copier-coller et de recyclage. L’artiste s’inspire de Google, de films, d’animaux, et de fleurs. Il ne s’agit pas seulement d’une recherche d’identité, mais aussi d’une étude de la peinture à l’ère de Photoshop.

photo par l’artiste

Nathalie Pirotte peint principalement des femmes séductrices qu’elle transforme en sujets anonymes en effaçant littéralement leur visage à la peinture. Dans Effigies, une fascinante série de femmes à tête d’animal, elle explore et remet en question des stéréotypes clairement féminins. Ces portraits de femmes, créés avec un regard d’artiste, sont à la fois érotiques et féministes. En représentant des femmes belles et apparemment fortes, la construction de l’identité féminine est au cœur du travail artistique de Nathalie Pirotte.

Lyvia Wood est une artiste française autodidacte, née dans les Hauts de France en 1965 , qui a commencé à peindre fin 2016. Elle a résidé à Bruxelles plus de 20 ans et vient récemment de rejoindre sa région natale à la frontière belge. Toute la pression sociale qui l’a toujours empêchée de s’exprimer depuis son enfance ressort sublimée par l’art. Lyvia s’est toujours sentie artiste mais issue d’un milieu modeste elle a suivi d’autres voies pour gagner sa vie. Elle est très influencée par le design des années 70/80, la musique pop, rock, punk, disco. Elle aime jouer avec les couleurs et les matières aussi bien en art qu’en mode et en décoration.

Elle a commencé par quelques œuvres à l’acrylique. Son thème de prédilection est la place et la sexualité de la femme dans une société à dominante patriarcale, tiraillée entre ses peurs, ses luttes et son plaisir. Témoin dès son plus jeune âge de violences et pressions familiales où le culte du catholicisme est omniprésent, l’art devient un exutoire et l’œuvre une libération du poids du passé où se mêlent humour et provocation. Dans son univers, la femme, la mère et la fille sont les actrices de leur destin, représentées sous formes de poupées ou de mannequins.

Lyvia allie divers mediums ; L’atmosphère de ses œuvres dépeint des intérieurs, théâtres intimes où se déroulent des scènes en huis clos. Elle ne décide pas de l’histoire, l’œuvre et son message s’imposent à elle au fur et à mesure de la conception.

(site de la galerie)

Jérôme Désert anime un bel atelier à Schaerbeek, une autre occasion de se rencontrer.

maKen, 11 rue Guillaume Kennis à Schaerbeek.

Jacqueline Devreux qui expose en même temps à Tour & Taxis et à Hôte Gallery en 2023 présente une palette intense de créativité : gravures, peintures, photos, dessins,… Femme lascive, femme mystérieuse, femme envoûtante, déchirée, femme, on plonge dans l’univers ultra féminin de Jacqueline Devreux comme on plonge dans un étang vaporeux, voilé d’ une brume du matin, quand la nuit s’achève à la découverte de soi et des autres, des cicatrices, la vie, le drame la joie, la jouissance, tant d’émotions peuvent se refléter dans ses œuvres. Au détour on peut s’y reconnaître, s offusquer, s’y perdre, selon notre humeur, notre vécu . Elles jouent avec les méandres de notre esprit, nous parlent d’identité. Ses personnages ne laissent pas indifférents. Sa technique est belle, précise, incisive, avec sa mine de plomb, rien n’est laissé au hasard. On pourrait croire à de la gravure, le papier est tout d’abord marqué, martelé, griffé et ainsi offrir plus de profondeur, de vécu. On peut aussi admirer ses peintures intemporelles, floutées. Evoquant toujours cette impression de sale petit brouillard, la limpidité de la vie m’échappe, la clarté, la pleine lumière m’aveugle, je me sentirai toujours mieux sous les lumières tamisées et le calfeutrage des petits boudoirs.Ces moments intimes et intenses, perturbant, parfois désolant, qu’offre la vraie vie. Sa précision du geste s’ allie très bien avec le flou de la vie.L’autoportrait comme exutoire, elle nous raconte des sujets de la vie aussi bien profonds que légers. (Alexandra N…)

Loransse Doe… : “Paradoxe. Ma démarche traverse les sujets toujours aussi brûlants et d’actualité et qui ne sont pas prêts à être banalisés: la sexualité, l’identité sexuelle, les rôle assignés dès la naissance,…  Autant de sujets qui orientent ma réflexion.
Mon travail s’appuie sur la complexité des sentiments: émotions brutes, émotions contradictoires, dilemmes conscients ou inconscients, absurdités…. 
Nous voyons la sexualité à travers des filtres que la société nous propose, ou plutôt nous impose, nous y sommes acteurs, observateurs, victimes ou bourreaux.  
Bien vécue ou non, elle questionne, nous oblige à nous positionner dans un rôle,  dans  un  genre,  face  aux  autres  (nos  amis,  nos  familles,  nos  collègue),  dans  une  culture,…  
Aucune réponse, aucune solution ne peut être soumise car nous avons chacun.e en nous, nos propres réponses, singulières, uniques et irremplaçables.  
Mon travail propose une juxtaposition d’affects incompatibles, d’injonctions s’excluant mutuellement avec toute leur fragilité, force, beauté ou laideur, pouvant faire basculer l’opinion commune et mettant en porte-à-faux ou en concurrence l’intuition personnelle et l’intuition collective.

Loransse Doe a exposé aussi dans un service de santé mentale, “L’équipe” à Anderlecht. Voici ce qu’elle dit d’elle même :

Dans une mise en scène burlesque de préjugés et de tabous, je désire forcer le voyeur à une remise en question, et ma recherche esthétisante d’une réalité autre, obsédante et « grotesque » tente de créer tension et curiosité.  Ce reflet des fantasmes peut être considéré comme un miroir ironique et déformant. La façon dont l’inconscient a de reconnaître et d’identifier les deux sexes dans mon travail, nie les rôles qui leur sont assignés par la nature biologique, psychologique et sociologique, au risque de provoquer une déchirure, un conflit intérieur et/ou de la confusion chez celui-ci. Par la création de mondes imagés et connotés dans notre société occidentale, je cherche à provoquer, à faire naître également des associations d’idées afin d’ébranler toutes certitudes sur la question du genre. 

Loransse Doe, personne non identifiée à l’esprit forcé de se diviser en plusieurs identités, chacune avec un ensemble de souvenirs séparés, créant une amnésie dissociative et la plaçant dans l’incapacité de dire qui elle est

Avec Loransse Doe et à droite Fan Art Belgique.

Comme un scanner, FAN observe, compose, décompose la matière, approche cellulaire et anthropomorphique sur l’empreinte humaine et sa modification génétique.

C’est une vue organique, microscopique et chirurgicale qui incite le spectateur à donner de l’importance aux détails, aux transparences , aux contrastes. Elle crée des ponts entre le monde visible et invisible, entre les vides et les pleins, le tout et le rien, comme une dentelle de vie fragile, délicate et forte à la fois.

Elle aime jouer sur la symbolique de la métamorphose et de la polymorphose comme une nouvelle aventure, une escapade, une croisade qui stimule les émotions.

Avec son écriture authentique et poétique, elle met en lumière la beauté de la beauté, la nature et son abondance.

A travers une vision bienveillante, elle décide d’envoyer un message où la nature est d’or et où seul l’amour est une réponse concrète à l’évolution.

​Très beau texte original de Fan, beau comme la photo par l’artiste, ci dessous :

Patrick Guaffi est un homme chaleureux et fort cultivé, ce qui transparaît dans ses propos sur le site de “Hôte Gallery” :

” Né en France en 1956, après un parcours entre études de graphisme et de ferronerie, qui me font réaliser peintures et sculptures, je viens vivre en Belgique afin de faire évoluer ma réflexion plastique et poursuis des études à l’Ensav La Cambre en atelier d’Espace Rural-Espace Urbain.

A partir de 1987, je commence à réaliser des installations autoportraits autour de romans ou d’essais : Le Château de F.Kafka, Gouverneur de la Rosée de J.Roumain, La République de Platon… et travaille sur l’identité via un lien plastique entre parcours initiatique et mémoriel

Par la suite ma recherche s’approfondit surle thème de la mémoire, les écrits devenant des matériaux plastiques.

C’est à partir de 2008 que je recherche un accompagnement avec des écrivain(e)s ou des personnes liées à l’écriture. 

En 2013, à La Galerie.be de Bruxelles, l’exposition Présence de l’Absent construite autour de la thématique des peurs d’enfants et de leurs représentations sera accompagnée d’écrits sur un des travaux présentés de divers journalistes et écrivains.

Puis moins intéressé par les écritures «d’accompagnement» j’ai souhaité réaliser une oeuvres faisant lien entre arts plastiques, installation, performance, écriture qui puissent permettre de réaliser des recherches sur les représentations matérielles du langage ainsi que sur la question de l’oubli dans la mémoire dont l’aboutissement fut un roman-photo-roman aléatoire.

En parallèle je continuais à travailler sur la continuité des représentations de cauchemars, peurs d’enfants et sur leurs évolutions représentative ou non à l’âge adulte’évolution d’un roman-photo-roman aléatoire avec la participation de diverses personnes liées à l’écriture.

Actuellement je reviens à mes débuts et recherche de manière plus intime une représentation identitaire.”

(site de la galerie)

Etienne Udo Roosen organise des expositions, tout en réalisant lui même des oeuvres : photos et fort belles sculptures, pleines d’originalité.

Issu d’une formation graphiste, Udo Roosen exprime sa sensibilité créative au travers de la photographie contemporaine. Ses photographies, inspirées des réalisations de Fabian Van Der Mershe et Benoît Lejeune , sont des instantanées urbains, des polaroids 2.0 pris par un smombie déambulant les rues de Bruxelles à Marrakech et les courbes du desert du sahara. Le noir et le blanc lui semblent une évidence, selon lui: « c’est dans les clichés noirs et blancs que je mets le plus de couleurs, car dans l’imaginaire se trouve une palette de couleur innommable et infinie ». Après nous avoir plongé tantôt dans un univers graphique et structuré avec sa série « Vertigo » puis dans un océan poétique et énigmatique avec se série « She walks », Udo dévoile aujourd’hui la série « Elle est donc je suis » qui nous parle de la liberté de la femme,de son corps et son expression et symboles dans une espace Urbex et Urbain.

Chronique à actualiser…

Portrait de mon ami Étienne Udo Roosen

travail en cours

Sculpteur et céramiste de formation, Frédéric Vangeebergen pratique également le dessin et la peinture depuis plusieurs années.

Frédéric Kappa… a exposé durant l’été 2022 (The Process).

“The work is the process. ”Growing up in the 1970s, I am from the generation that experienced all the artistics trends of the twentieth century on an equal footing, as they pre-existed us. We therefore appropriated various artistic currents, and amalgamated different trends.

I usually work by theme, but ultimately it’s a question of style, for me the theme is a lever, and the technique just a means of activating it. Caught in a duality between abstract expressionism and graphic precision. I use painting and screen printing on a photo basis, and starting from a project, I am guided by spontaneous reactions. I did a lot of skies, or rather clouds. Play with the double meaning of the cloud, sometimes seeing it as an abstract form, or just seeing it as the cloud. Raw expression of nature, mixing with my own expression.

I take a lot of inspiration from pop culture (both pictorial and musical), without really deciding if I’m part of it or not. What interests me in pop culture is this like a “Pagan” approach”, unashamedly sanctifying our desires. It’s so contemporary! This idea of wanting to enjoy life, your body, your individuality … Pop artists, mainly from the music scene it is true, have been from the 60s, the new pagan idols, the new gods. Creator of a new mythology, a new way of life. It’s an idea that inspires me a lot.And like in this pop culture, in the broad sense, there are commercial things, but also a lot of very underground things. Many contemporary artists have done both! I also fully subscribe to this approach. Pop culture wants to be transgressive, and I want this transgression. I want to make some works accessible, others less. Create a style of form, but not get attached to it, exploit it, take it to its decadence, and revive it from its ashes through other themes, and so on …

I think we never say it enough, but in fact what is important for the artist is his intimate intention. For me it’s a stalking job! “Track the intention”, in the sense that Carlos Castaneda understands it. The intention in this sense goes beyond the artistic field, but an act of exportation of oneself and of the world, spiritual approach, even divinatory …Questions constantly arise: “But why did I give such materiality to this sky”? Seems like welive in such a material world that even the sky seems to be for sale. And isn’t it the case, they will buy back your CO2 quota … The sky can symbolize our dreams … What are we dreaming of? … Here it is a question here of a more microscical and personal description of my work. But I prefer to leave it to everyone to interpret it freely. Like the surrealists, ideas come to me when I’m in a transe, or when I’m half asleep. Afterwards, when I have to extract the raw material from the dreams, it is necessary to finalize. This is where a relentless hunt comes in.

We could also refer to the process itself. I spoke about the process, and in the framework I work with, the work becomes the process! I always have a camera in my workshop, I take photos of the sains, the first drafts, the potholders, the accidents, the protective sheets, the successive stages … which will then serve as a basis for my digital work.

I talk about of pop art, but in this context, it is more about setting up the process of the product, than the finished product. The artists who have influenced me the most in this direction are not only visual artists. I would quote, William Bourroughs and Brion Gyssing, Génésis P-orrige, Julian Schnabel … And of course also Kippenberger, Wharhol, Richter, works of antiquity … But I am a sponge. I also absorb old walls, fences, what I see on the web and on television, photos taken during trips …

In the same vein, I also use cut-ups, and especially superimposition of images in successive layers. This last approach is especially visible in my digital work. I sometimes integrate subliminal images, archetypes, but creating a new dimension a new reading. Clearly creating paredolia in the viewer. And an image that is not revealed at first glance. Subliminal images of a sexual nature are sometimes used; as they do in advertising – I intend to use their weapons – but with the difference that I do not want anything ostentatious, nor be in the manipulation. But on the contrary, to show how the human unconscious works, its repression mechanisms … Sexuality is constantly used without our knowing it in the advertisment, publicities. Techniques developed by Bernays, but which I prefer to show in reverse. Because philosophically speaking, I think they are interested in becoming aware of it in order to free themselves. This is part of a choice of this vision of dreams, fantasies, symbolic and imaginary dimension.

Frédéric Kappa

Danse avec le ciel :

J’aime explorer, mixer les techniques. Je voulais utiliser la sérigraphie et la peinture. Je voulais qu’il y ait un apport mutuel entre les deux techniques, et que ça ait un sens au niveau du concept ! Il n’aurait pas été judicieux de faire quelque chose qu’on pouvait, soit faire entièrement à la main, soit entièrement sérigraphié, mais au contraire l’obtention d’un résultat qui n’est possible qu’en combinant les deux. Dans un premier temps, je cherche à capturer avec mon appareil photo l’expression propre du ciel à travers les nuages, avec les quelles ensuite je construis une trame grâce à un programme informatique, ensuite j’insole chimiquement aux rayons UV. J’imprime par le procédé sérigraphique sur des toiles, sur lesquelles je peins et éventuellement je réimprime… Mélange de la trame du réel et de l’abstraction pure. C’est pour moi comme mélanger, l’expression propre de la nature avec mon expression. Le tout dans une seule et même texture, puisque l’encre de sérigraphie et la peinture acrylique sont sur la toile deux médiums quasi identiques qui se fondent en un mélange de couleur. Il n’y a pas de combat entre les deux, mais une harmonie. Apporter quelque chose en plus à l’expressionnisme abstrait, en utilisant l’expression même de la nature la plus commune à tous où que l’on se trouve, j’ai nommé ici le ciel. Deux tendances artistiques « ennemies » à priori : Reproduites et imprimées plusieurs fois, on peut se demander s’il y a de la machine warholienne dans l’air planant comme un nuage, mais ici il n’est pas question du même concept de représentation consumériste. Cela pourrait être une représentation de nos jours, toujours semblant identiques, calqués sur le même dessin, la même routine, mais à chaque fois un peu différent. Pigmentation différente, peinture coulante, pores bouchés, images effacées, ciel pale… Référence aussi à de l’expressionnisme abstrait, comme de la peinture jetée sur une toile de manière aléatoire.

Mais étrangement cet « aléatoire » se reproduit comme un message subliminal abstrait revenant de manière rythmique. Rythme accentuée par des bandes de couleurs ou des formes géométriques. Référence aux préoccupations de notre époque et notre mode rythme et vie. Me faire le médium d’un monde industriel en mal de mysticisme et de sa vision abstraite, son regard tourné vers le ciel, répétions des jours semblant souvent quasi identiques comme sur un calendrier. Et puis intervention imprévisible d’une cause extérieure ; un pinceau par exemple ! Evidement cela se réfère aussi notre préoccupation sur l’état du ciel et surtout notre intervention sur l’état du ciel: le changement climatique… Certaines oeuvres se veulent très positives, d’autres sont plus violentes ou expressives. Avec un seul et même nuage on peut créer des ambiances très différentes. Ce qui m’intéresse dans la peinture, c’est surtout la recherche, l’exploration… Même si toutes les tendances on déjà été faites, je crois que le but du peintre d’aujourd’hui est de se singulariser. Conforme à mes attentes et mes idées. J’ai toujours voulu exploiter le plus de techniques possible, les transgresser les mélanger, les explorer.

Exposant souvent au 203, et bien sûr en février 2023, Mark Temlett, né à Helsinki, est un artiste anglo-finlandais qui a grandi en France et vit à Paris. Passionné de Dessin et de Peinture depuis toujours, il passe beaucoup de temps dans son enfance et son adolescence à caricaturer ses professeurs et illustrer des historiettes pour distraire son entourage. Bien que caressant le rêve secret d’une carrière artistique, Mark poursuit des études supérieures en Finance aux États- Unis puis travaille dans plusieurs compagnies londoniennes et cabinets de conseil en finance. C’est en 2014 qu’il opère un changement de vie radical afin de se consacrer totalement à sa passion du Dessin et de la Peinture.Ses œuvres s’affirment totalement pour certaines, dans un style Surréaliste, saupoudrées d’une touche “Comic Strip” et de pirouettes, où son imaginaire à l’allure fantasque emprunte des portes dérobées pour se promener librement sur les sentiers de L’Inconscient. Mark Temlett expose avec des artistes contemporains de Street-art et de Pop art, tel que l’artiste Banksy, Alben, M. Chat, Robert Combas. Aujourd’hui, Mark Temlett expose à Paris et à Bruxelles dans des galeries d’arts contemporains et nombre de ses œuvres sont dans des collections privées à Paris, Bruxelles, Londres et aux Etats-Unis. (site de la galerie)

Julie De Raymaeker a exposé au 203 en 2022. En particulier des portraits et évocations fort émouvantes de son père.

Sculpteur et céramiste de formation, Frédéric Vangeebergen pratique également le dessin et la peinture depuis plusieurs années. Passionné par le graphisme, nourri d’une solide connaissance de l’histoire de l’art, il ne cache pas son admiration pour les peintres du Moyen-âge, Hans Memling, Paolo Ucello, pour les arts océaniens, africains et japonais ainsi que pour des figures telles que Ensor et Picasso. Il revendique également l’héritage des cubistes et des surréalistes dans le jeu des formes, des rythmes et des mouvements. A considérer toutes ces filiations, on pourrait suspecter Frédéric Vangeebergen de s’exprimer dans un langage plastique fait d’emprunts et de résonances. Il n’en est rien. Sa curiosité insatiable l’a au contraire amené à assimiler beaucoup d’éléments dans un style qui frappe par son originalité. On peut prétendre, sans aucune exagération, que le peintre a naturellement créé un univers personnel au sein duquel le rêve, la réalité et peut-être aussi quelques relents d’anticipation se mêlent dans une alchimie étrange. Avec une aisance presque jubilatoire, Frédéric Vangeebergen construit des perspectives multiples, il campe des personnages bien typés qui évoluent dans des décors hétéroclites et il s’ingénie à transpercer la matière, à décomposer le mouvement et à faire basculer cette fragile réalité dans un ailleurs intemporel. Ici tout se mêle au sein de l’instant: le solide et l’impalpable, le mouvement et l’immobile, le geste et le regard, l’apparence et la réalité. Dans une gamme relativement réduite où dominent les gris, les bleus et les ocres pâles, l’artiste évoque des fragments de passé, de présent et d’avenir en une seule vision qui ne se veut ni prophétique, ni contestataire. On y décèle la joie de créer et les manifestations d’une imagination fertile. Que demander de plus? (site de l’artiste).

Catho Hensmans est un clavier aux multiples sons, Elle est de ces éponges qui absorbent les réelles pour en libérer une fois à saturation les histoires de chacun. Ses pores lâchent des filaments d’histoires entre mots et couleurs, symboles et révélations. Du sifflement de la racle sur la soie aux terres cuisantes de ses porcelaines, de la plume grattante à la caresse du pinceau en passant par des petits mondes profonds, pop-up d’envies; elle inscrit sur ses partitions les réalités de ses contes colorés.” Texte de Luc Theys

Le marteau du mal peut fracasser le diamant – mais il ne saurait casser la Lumière.  Le corps peut être contraint par des chaînes ou des grilles  –  mais le cœur s’envole sur les ailes du rêve.   Le chemin peut être obstrué par la peur ou la pierraille  –  mais le regard devine, delà toute occlusion, l’avenir à inventer. Ainsi notre monde, ainsi Benoît Piret. Tantôt des vestiges de l’orgie ou de l’outrance économique, preuves abandonnées de nos appétits effrénés.  Tantôt, silencieuses, les fibres & les feuilles d’une nature retournée à l’abandon.  Tantôt des sentes vers des destinées incertaines, & tantôt des barrières de fer ou d’épines.  Tantôt, statique, la racine ou la fleur, & tantôt, encor vibrante d’un mouvement rêvé, l’escarpolette de l’enfance. 

Ce n’est pas là un art univoque, de ceux qui assènent des certitudes simplistes.  Et ce n’est pas là non plus un art bruyant, de ceux qui beuglent des slogans & étouffent le soupir de l’âme.  C’est un art de la nuance & de l’émoi, qui convoque non tant notre raison discursive que nos mémoires secrètes  –  car c’est bien notre condition que l’artiste conjure.   N’ai-je pas été là, là même, devant ce cadenas que je n’ai pas encore su ouvrir ?   Sur ce sentier que je crains d’explorer delà sa courbe ou l’ombre déjà si proche ?  Ai-je franchi cette barrière, ai-je traversé cette haie, ai-je pris soin de ce monde ?  

Ai-je osé affronter les questions informulées ?

Certains artistes disent.   Et c’est fort bien.   D’autres montrent.   Et c’est fort bien.   Piret est de ceux qui tout simplement témoignent, par-delà le discours.  

Il ne prescrit point une voie.   Il convie chacun à inventer la sienne… 

Miguel Mesquita da Cunha.

Baudouin Leclercq

Patrick Steens, “Roxanne, lady-in-a-box”, sculpture, height 60cm. Inspired by the popsong “Roxanne” by the Police.

In the background, artwork by @isabocreations and @grietgriet_ at “Body & Soul”, Brussels, photo par l’artiste.

Just we Art est fier de vous présenter l’exposition “Empty Bed” de Jay-Jay Johanson, une expérience immersive et captivante qui vous transportera dans l’univers intime et émouvant de cet artiste singulier.

Les 36 photos en noir et blanc et les 84 photos en couleur présentées lors de cette exposition capturent des moments de vie intenses et émouvants, tandis que les toiles et sculptures offrent un contraste saisissant avec les photos. L’exposition comprend également la diffusion du film “Sleep”, réalisé par Jay-Jay Johanson lui-même, qui plonge le visiteur dans un voyage fascinant à travers l’œuvre de l’artiste.

Jay-Jay Johanson est un artiste unique en son genre, ayant passé 20 années à parcourir le monde au fil des tournées et à capturer les émotions fortes qui suivent les concerts. Ses influences musicales et artistiques ont façonné son style inimitable, et sa créativité est mise en valeur dans cette exposition exceptionnelle.

L’exposition “Empty Bed” se tiendra du 12 au 30 mars 2023 à la Hôte Gallery, située au 203 rue Haute à 1000 Bruxelles, ouverte du mercredi au dimanche. Le vernissage aura lieu le dimanche 12 mars 2023 à partir de 18h, un moment festif et convivial à ne pas manquer !

Nous vous invitons à découvrir cette exposition fascinante qui vous fera voyager dans l’univers unique et captivant de Jay-Jay Johanson.

Vernissage Exposition : “Empty beds” by Jay-Jay Johanson 12.3.23, 18 – 22h.

JpLEGRAND

De Boitsfort à la Petite-Espinette.

Une deuxième promenade mène à l’Espinette centrale menacée, puis à Groenendael, si vous n’êtes pas fatigués.

Le point de départ de la promenade est l’Étang du Moulin, en face du carrefour de la rue Middelbourg et de la chaussée de La Hulpe, les lieux ont changé depuis le début du vingtième siècle…

Le cours de la Woluwe et de ses affluents subit des modifications. Bruxelles Environnement œuvre mieux en forêt que les intervenants anciens. Par contre, la suppression de l’étang du moulin début 20e est fâcheuse. Leybeek, les grands étangs en face, Bergoje, Héronnière compensent-ils ? Les efforts en aval à Auderghem et dans les Woluwe m’impressionnent . Je crains plutôt la déforestation et surtout l’urbanisation .

LE MOULIN DE BOITSFORT

L’existence d’un moulin à eau situé en aval du Molenvijver (l’étang du Moulin ou étang de Boitsfort) est attestée en 1282 par la donation de ses revenus au bénéfice d’une chapelle dédiée à St Hubert érigée par Jean I, duc de Brabant. Le moulin et son étang sont ensuite restés propriété des souverains successifs jusqu’en 1794.

En 1795, ces possessions sont vendues comme Biens Nationaux par la République française et acquises par un négociant de Turnhout, Joseph Snoeckx. Sa fille Pétronille en hérita puis les céda vers le milieu du siècle à Pierre Théodore Verhaegen. Après le décès de son père en 1862, Eugène Verhaegen hérite du bien. En 1867, il démolit le bâtiment, le rétablit partiellement en 1868 puis le reconstruit en 1875 dans le style industriel de l’époque. Le moulin est équipé d’une machine à vapeur tout en conservant la roue hydraulique. La famille Verhaegen conserva la propriété de cet ensemble jusqu’en 1908 où il est vendu au roi Léopold II à titre personnel. Les Verhaegen conservaient cependant la jouissance de la surface de l’étang pour l’accès et le canotage. Après le décès du Roi en décembre 1909, l’étang revient à la Donation royale mais le moulin est mis en vente. Il est acheté par le constructeur Louis Crollen, conseiller communal, qui le fait démolir en 1914. Sur le site, cet entrepreneur en constructions métalliques a fait construire à partir de 1916, le complexe immobilier connu sous le nom de La Kasba.

Pour plus de détails, voir le livre : De la rue Middelbourg au Jagersveld, 2 volumes, Hisciwab 2014 et 2015

Nous passons dans le vallon du Vuylbeek.

“Ruisseau forestier, le Vuylbeek est l’un des trois affluents à l’origine de la Woluwe. De la chaîne des six étangs, encore visibles sur une carte de Ferraris de la fin du 18e siècle, seuls deux se sont maintenus jusqu’au 20e siècle, les autres ayant été progressivement réduits à l’état de prairies marécageuses. Ils se sont envasés naturellement et certains ont été comblés par les boues de curage des étangs que l’on a volontairement maintenu pour y pratiquer la pisciculture.

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la partie marécageuse du vallon, déjà en partie remblayée par les boues de curages des deux étangs restants, a été drainée et plantée de peupliers. Cet assèchement et l’enrichissement du sol en azote ont fortement perturbé la végétation d’origine. Aussi, lorsqu’en 1992, le vallon a reçu le statut de réserve naturelle régionale, l’une des premières actions a été de boucher les drains et d’éliminer les peupliers pour reconstituer le marais ancien.” (BRUXELLES ENVIRONNEMENT)

La forêt, située dans les trois régions belges, est aujourd’hui traversée par des routes fort fréquentées. Dans le secteur visité, l’avenue du Haras, la drève Saint Hubert, la drève puis avenue de Lorraine.

Le monument aux forestiers… Uccle – Sur la pierre de couverture du dolmen central est gravée la mention suivante :

“AUX FORESTIERS MORTS POUR LA 1914 PATRIE 1918” L’ensemble monumental est l’oeuvre de l’artiste peintre et sculpteur Richard Viandier, né à Nil-Saint-Vincent en 1859, décédé en 1949. Il voue une passion pour la forêt de Soignes qui l’amène d’ailleurs à collaborer de 1897 à 1914 avec l’administration des Eaux et Forêts. Inauguré le 10 mai 1920, le monument est fait de “Poudingues de Wéris” (province de Luxembourg), un béton naturel composite. (BEL-MEMORIAL).

Extrait de la revue « En Fagne et Thiérache » du Cercle d’Histoire Régionale de Presgaux (2001 tome 131) :

   Dans la majestueuse forêt de Soignes, qui couvre plus de 4000 hectares, non loin du complexe hippique de Groenendael et du « Bosmuseum », le long du sentier du Grasdelle (près du croisement de la drève du Haras et de la drève des Bonniers – voir le plan détaillé – ), les promeneurs découvrent tout à coup une réalisation architecturale pour le moins inattendue : un cromlech, onze monolithes encerclant un portique sur lequel sont gravés ces mots :  « aux forestiers morts pour la patrie 1914-1918 ».

   Onze menhirs pour onze membres du personnel forestier, les uns tombés au champ d’honneur, les autres assassinés par les Allemands. Sur chacun de ces monolithes figurent le nom d’un des forestiers et sa localité d’origine. C’est là que, parmi les noms, se lit avec surprise, celui d’un Chimacien, Philippe Marinier, garde surnuméraire à Forges.

Mobilisé au début de la guerre, il rejoint ses frères d’armes et combats l’ennemi avec les siens. Caporal au 1er Chasseurs à pied, il est blessé le 22 octobre 1914 et décoré de la Croix de guerre. Replié avec l’armée belge sur l’Yser, Philippe Marinier vit de longues années l’horreur de cette tourmente et poursuit sa mission de soldat. Le 3 octobre 1918, alors âgé de 28 ans, il tombe au champ d’honneur à Kolliemolenhoek-Oostnieuwkerke, à côté de Roulers. Selon des témoins du drame, le caporal Marinier a été mortellement frappé par le tir d’un avion ennemi qui survolait les lieux. D’après la version dont le père fait mention dans une lettre du 6 mai 1922, son fils aurait été déchiqueté par un obus à la date susmentionnée. Quoi qu’il en soit, ce drame a bouleversé la vie de cette famille. A noter que la transcription officielle de la disparition de Philippe Marinier est actée dans le registre des décès de la commune de Forges en date du 30 janvier 1924.

   Jeune garde forestier surnuméraire, avant le conflit, il oeuvrait au triage de Chimay – Thiérache, sous les ordres de Joseph Gilliaux, chef de cantonnement. Son père, Joseph Marinier, brigadier forestier, avait sans doute inculqué à son fils l’attrait de la profession et l’intérêt pour ce milieu merveilleux qu’est la nature. Selon toute vraisemblance, il devait y faire carrière si une fin tragique n’y avait mis un terme en pleine fleur de l’âge. Des documents écrits témoignent du sérieux manifesté par le surnuméraire dans l’accomplissement de ses missions au triage chimacien. 

   Philippe Augustin Joseph Marinier, né à Forges le 17 mai 1890, était le fils de Philippe Jean Joseph Marinier, garde-forestier, et de Joséphine Hortense Corbiaux, tous deux domiciliés à Forges. Il était le frère de ma grand-mère paternelle, Victorine Caroline Marinier (1884-1956), épouse d’Alfred Louette (1877-1960), tous de Forges, et le parrain de mon père, feu Robert Louette (1907-1964) qui fut instituteur en chef à l’école communale de Forges. Cette évocation est à la fois une démarche au caractère sentimental et familial en même temps qu’un devoir de reconnaissance du mérite d’un homme qui, comme des milliers d’autres, a payé de sa vie la défense de son pays.

   La reconnaissance s’est concrétisée peu de temps après l’armistice de 1918. En effet, dès juin 1919, un large comité mixte se constitue. Il est composé de délégués du Conseil supérieur des forêts, de la Commission Royale des monuments et sites, du Touring Club de Belgique de la Ligue des Amis de la forêt de Soignes, de la Société centrale forestière de Belgique, de la Société Royale des Sites et de l’Administration des eaux et forêts. Le but est d’organiser, dans la forêt de Soignes, une « Cérémonie de l’arbre » au cours de laquelle à la fois serait planté l’Arbre de la Délivrance et inauguré un Monument à la mémoire des forestiers tombés au champ d’honneur ou assassinés lâchement par l’ennemi. Voici la liste de ces héros :

Bieuvelet Jean-Pierre-François, garde à Thibessart, fusillé le 22 août 1914 avec son fils.

Coulon, Gustave-René, garde à Etalle, garrotté, lié à un arbre et fusillé le 22 août 1914.

Cozier, François-Joseph-Jules, brigadier à Rossignol, fusillé à Arlon le 26 août 1914, avec 108 hommes et 1 femme du village, sous le prétexte d’avoir tiré sur l’ennemi.

Dauchy, Servais, garde à Westoutre, fusillé en octobre 1914 devant la grille du cimetière, pour avoir été trouvé porteur de son revolver.

Graisse, Pierre-Jacques-Félix, garde à Latour, fusillé le 24 août 1914 avec 70 hommes de Latour alors qu’ils se rendaient sur le champ de bataille pour enterrer les morts. D’après la rumeur publique, ils auraient été astreints à creuser leur propre tombe ; ils ont été fusillés aussitôt leur besogne terminée.

Liégeois, Arthur-Joseph, garde à Daverdisse, mort sous les drapeaux le 22 février 1918.

Marinier, Philippe-Augustin-Joseph, garde surnuméraire à Forges, caporal au 1er chasseurs à pied, blessé le 22 octobre 1914, décoré de la Croix de guerre, tombé au champ d’honneur à Kolliemolenhoek-lez-Roulers, le 3 octobre 1918.

Orban, Alphonse, garde à Villez-Laroche, soldat du 14e de ligne, mort au champ d’honneur à Ramscapelle en novembre 1914.

Peygnard, Charles-Valère, garde surnuméraire à Etalle, mort au champ d’honneur en décembre 1917. Il a été tué par une grenade au moment où, après trois jours de tranchées, il allait être relevé de son poste.

Robert, Alphonse-Emile, brigadier à Anloy, fusillé le 23 août 1914.

Simon, Albert-Antoine-Ghislain, garde à Soulme, soldat cycliste au 13e de ligne, tué à l’ennemi en août 1914, à la retraite de Namur.

   Une souscription au caractère national est ouverte dès ce moment. La longue liste des personnes, sociétés, cercles, clubs, associations etc., qui ont versé généreusement leur obole témoigne de « l’intérêt qu’ils portent à la commémoration du souvenir des forêts mises à mal, des forestiers tués sur le pas de leur porte, dans leurs tournées, par les hordes de la Kultur allemande, et des forestiers soldats tombés au champ d’honneur ».

   Le bulletin de la Société centrale forestière de Belgique a d’ailleurs publié six listes de souscription dont le montant total s’élève tout d’abord à la somme de 16699,50 francs. En parcourant les pages de la revue, on découvre que, outre l’administration centrale, les cantonnements forestiers de presque tout le pays ont massivement versé leur quote-part. Nous citons en vrac les noms de ceux de Florenville, Habay-la-Neuve, Virton, Groenendael, Tervuren, Louvain, Charleroi, Beaumont, Chimay, Beauraing, Bièvre, Couvin, Dinant, Anvers, Gand, Bruges, Hasselt, Beringen, Bree, Turnhout, Liège, Comblain-au-Pont, Laroche, Marche, Nassogne, Saint-Hubert, Namur, Florennes, Rochefort, Neufchâteau, Paliseul, Bouillon, Dolhain, Spa, Vielsalm, Villers-sur-Lesse, etc., les inspections du Brabant, de Charleroi, de Dinant, Gand, Hasselt, Liège, Marche, Namur, Neuchâteau, Verviers.

   Le cantonnement de Chimay, bien que douloureusement frappé par la disparition brutale de l’un des siens, s’est associé au large mouvement de la souscription et la liste des membres qui ont participé nous donne l’occasion d’en connaître les composantes : F. Galoux (Lompret), F. Lemoine (Macon), J. Marinier (Forges), O. Martelleur (Bailièvre), A. Rifflard (Bourlers), Tous brigadiers ; ensuite, A. Danvoye (Seloignes), A. Desorbais (Chimay), J. Ducarme (Chimay), J. Gotteaux (Seloignes), J. Huaux (Baileux), A. Laboureix (Chimay), G. Laurent (Macquenoise), O. Leriche (Momignies), C. Leurquin (Robechies), A. Richoux (Froidchapelle), tous gardes.

   Plusieurs administrations communales se joignent aux souscripteurs officiels. Les cotisations recueillies chez les particuliers par les agents forestiers de toute la hiérarchie (inspecteurs, gardes généraux, etc.) viennent compléter les sommes déjà récoltées. On relève ici au passage que les parents et sœur du défunt ont participé au mouvement. Des montants sont également versés spontanément au comité. A la clôture des souscriptions, signalons encore le versement d’un subside gouvernemental (5000 francs) et le produit des collectes faites au cours de la Fête de l’Arbre et de l’excursion de la Société centrale forestière des 28 et 29 juin 1920 (1654 francs), ce qui donne un montant global important de 23353,50 francs ; cette somme équivaut aujourd’hui à quelque 880000 BEF ou 21814,63 €.

   Le monument réalisé est l’œuvre de l’artiste hoeilaartois Richard Viandier. Selon la volonté du comité organisateur, le projet consiste en la reproduction d’un dolmen en poudingue de Wéris[3], érigé dans la forêt de Soignes, en un lieu dénommé « Steenputtedlle », au bas de la pelouse du Grasdelle qui serpente entre l’avenue Dubois et la Petite-Espinette.

   D’imposantes manifestations ont finalement lieu les 30 et 31 mai 1920 en forêt de Soignes selon le programme arrêté ci-dessous. Son contenu reflète toute l’importance accordée à la manifestation de la reconnaissance envers la profession (Arbre de la Délivrance)[4] et les héros (forestiers) de la première guerre. Le cortège est composé de la musique du 1er régiment des Grenadiers, des drapeaux des 9 provinces, d’un peloton de 50 forestiers, d’une délégation des combattants et d’invalides et de la société « l’Orphéon ».Dimanche 30 mai 1920Inauguration du monument et Fête de l’Arbre.   Sonnerie d’ouverture par les corps de chasse : Adieux à la Trompe (E. Jacquemin) ;   Brabançonne, par la musique militaire ;   Chœur : Les Eburons (A. Gilman), par « l’Orphéon » ;   Discours par :      Le président du comité, le comte A. Visart de Bocarmé.      Le ministre de l’Agriculture, le baron Ruzette,      Le délégué des forestiers   Dépôt de fleurs au pied du monument ;   Hymne au drapeau.Fête de l’Arbre   Sonnerie des cors : La St Hubert (V. Noury) ;   Discours par M. le ministre d’Etat Carton de Wiart ;   Sonnerie triomphale des cors : Le Vallon des Palissades (V. Noury) ;   Chœur : Les Blancs Bonnets de Sambre et Meuse (L. Jouret) par « l’Orphéon » ;   Marche, par la musique militaire ;   Défilé du corps des forestiers devant les autorités ;   Brabançonne, par « l’Orphéon » avec accompagnement de la musique militaire.Lundi 31 mai 192010 h 30 : chapelle Ste Anne : messe à la mémoire des forestiers morts pour la patrie ;13 h 00 : modeste (sic) banquet, par souscription, au restaurant du Rouge-Cloître[5].   Pour l’occasion, et à l’instar des autres cantonnements, celui de Chimay avait délégué l’un de ses forestiers. C’est Fernand Galoux, de Lompret, qui fut le représentant chimacien à ces émouvantes et imposantes cérémonies.   Au fils des années, le souvenir ne s’est pas estompé et l’état actuel du site dans la forêt de Soignes (voir photo) montre d’une manière évidente que la mémoire des héros de la première guerre mondiale est toujours vivace. Promeneurs, touristes de passage, descendants des familles de forestiers peuvent contempler le témoignage de la reconnaissance de plusieurs générations vis-à-vis de ceux qui ont payé de leur vie le prix de notre liberté.   Le village de Forges, aussi, garde la mémoire de Philippe Marinier : sur la face nord du monument aux morts, érigé par la commune et inauguré en septembre 1923, on y lit son nom à la première place. Dans le bois communal, un chemin a été baptisé « chemin Marinier ». Tracé non loin de la ferme de l’Ermitage, il sépare le Marais Courtaut du Marais du Bussy.Robert Louette.   Nos vifs et sincères remerciements aux personnes de la Division Nature et Forêt du Ministère de la Région Wallonne qui nous ont permis de réaliser cette démarche.Annexe   Les parents du jeune forestier vécurent brisés par la douleur de cette disparition brutale et entretinrent la mémoire de leur cher fils. En témoignent deux lettres reprises ci-dessous, issues de copies de la correspondance familiale minutieusement numérotée par le père Marinier :N° 3Forges, le 3 octobre 1921       Monsieur le Capitaine Commandant,     Je me permets de vous rappeler votre lettre du 26 juillet dernier n° 485 en vous priant d’avoir la bonté de me faire parvenir les bijoux des médailles victoire et commémorative revenant à mon cher et regretté fils feu le caporal Marinier, si vous en possédez actuellement.    Avec mes remerciements, je vous prie de recevoir, Monsieur le Capitaine Commandant, l’hommage de mon profond respect.N° 28Forges, le 4 mars 1922      Monsieur le Bourgmestre, Liège,      On me dit que les soldats qui ont combattu devant Liège, la Ville leur accorde une médaille comme souvenir ; si la chose est véritable, je vous prie d’avoir la bonté de m’en faire délivrer une en mémoire de mon cher et regretté fils Marinier Philippe Augustin Joseph caporal au 1erChasseurs à pied, mort au champ d’honneur le 3 octobre 1918 à Oostnieuwkerke, près de Roulers, après avoir fait toute la guerre.      Avec mes remerciements anticipés, je vous prie de recevoir, M. le Bourgmestre, l’hommage de mon profond respect.N° 36Forges, le 6 mai 1922      Monsieur le Commandant du Secteur IV, Iseghem      En réponse à votre estimée du 1er courant n° 1244, j’ai l’honneur de vous faire connaître que mon cher et regretté fils, ayant été déchiqueté par un obus le 3 octobre 1918, il me sera tout à fait impossible, après quatre années de sépulture, de pouvoir l’identifier, je renonce donc à me rendre à l’exhumation du corps présumé.      Je ne vous en remercie pas moins de tous vos dérangements, Monsieur le Commandant, et vous prie de recevoir l’hommage de mon profond respect. N° 44Forges, le 20 juin 1922      Monsieur Lens,      Comme je l’ai écrit chez vos parents, un grand malheur nous frappe, Victorine a eu deux congestions en huit jours de temps et le côté gauche reste paralysé. Elle ne sait donc plus se mouvoir sans aide, la maladie qu’elle portait et le chagrin y est pour beaucoup…
[1] Bulletin de la Société centrale forestière de Belgique, tome 23 (1920), p.217.[2] Bulletin de la Société centrale forestière de Belgique, tome 23 (1920), p.217.[3] Poudingue : roche composée (conglomérat) de graviers roulés (arrondis), agglomérés par un ciment naturel ; ressemble à un béton à base de galets (région de Stavelot, Malmédy).[4] Faut-il encore souligner que les forêts furent largement pillées par les occupants et que les forestiers subirent des vexations diverses, furent frappés de sanctions comme la déportation, l’emprisonnement (par exemple C. Lamain, brigadier à Chiny, fut condamné à 1 mois de prison pour avoir ravitaillé des soldats français réfugiés dans les bois). La résistance du corps des forestiers face à l’ennemi s’est rapidement organisée, à tous les niveaux et dès le début du conflit.[5] Bulletin de la Société centrale forestière de Belgique, tome 23 (1920), pp.218-219.


© P.Loodts Medecins de la grande guerre. 2000-2020. Tout droit réservé. ©

Le chêne pour l’Ingénieur forestier Crahay

Clairière du Grasdelle , décrite en 1914-1923 par Stevens et Van der Swaelmen… Au printemps, en été, … nous avons poursuivi notre balade dans la Forêt de Soignes. Un sentier plat entre le Monument des Forestiers, Drève Saint Hubert, et la Chaussée de Waterloo, permettant d’éviter le flot des autos.

La brigade forestière, implantée en plein cœur de la Forêt de Soignes, se développe sur deux niveaux et épouse au mieux la topographie existante. Côté Drève Saint-Hubert, le volume partiellement enterré qui intègre des espaces de garage et des espaces techniques est fondé sur faux-puits. La plupart des éléments structurels en béton de cette partie sont préfabriqués et permettent à la fois de retenir les terres et de supporter les hourdis précontraints formant la dalle du hangar situé au niveau de la voirie d’accès principale. Ce grand hangar, destiné aux véhicules lourds d’intervention de la brigade, est entièrement réalisé en structure et bardage bois. De grands portiques en bois lamellé-collé stabilisés par une béquille en acier rythment la façade principale caractérisée par un dispositif original de portes pliantes sur axe horizontal. En toiture, les grands lanterneaux présents sur toute la largeur du hangar se positionnent systématiquement en décalage par rapport à la structure principale : ils s’appuient sur l’extrémité des lambourdes, alors en porte-à-faux de manière à les soulager en travée et à éviter le recours à une structure complémentaire.

Côté bois, le volume délimitant l’espace bureau et vestiaires du personnel de la brigade est structurellement indépendant de la partie garage et hangar pour des raisons évidentes de différence de charges. Ce volume est une ossature en bois sur deux niveaux reposant directement sur une dalle accompagnée de semelles périphériques en béton armé.

Toutes les structures bois sont étudiées en tenant compte des configurations d’incendie tout en maintenant le bois apparent dans toutes ses utilisations structurelles…

  • Maître d’ouvrage : Bruxelles Environnement
  • Architectes : B612 Associates
  • Entreprise généraleGillion
  • Réalisation : 2017 – 2018 
  • Coût des travaux :1,7 Mio € htva dont 540 000 € htva pour la structure
  • Situation : Drève de Saint-Hubert à Uccle (BE)

 Une nouvelle maison des gardes forestiers, «Brigade 1», a été inaugurée le 27 mars 2019au 9 de la drève Saint-Hubert, à Uccle, par la Ministre bruxelloise de l’Environnement Céline Fremault.

Le bâtiment, conçu par les architectes de B612 Associates, doit répondre à un besoin criant d’améliorer les conditions de travail de la vingtaine de forestiers de la Brigade 1 qui jusqu’ici étaient hébergés dans des bâtiments provisoires très vétustes. Sa conception a été faite dès le départ avec les gardes forestiers qui ont pu exposer leurs besoins spécifiques…

Évidemment, l’aspect durable du bâtiment ainsi qu’une inscription paysagère adéquate étaient aussi au programme des architectes. L’impact environnemental devait être le moins perturbant possible en tenant compte du caractère protégé du site, de la zone de captage d’eau de la CIBE et de la zone Natura 2000. Ainsi, «Brigade 1» et ses 1110 m2 bénéficient d’une excellente isolation et d’une toiture verte extensive. De plus, la construction stimule les interactions avec la faune: un bardage en bois pour accueillir les chauves-souris, des groseilliers pour attirer les oiseaux…

La maison forestière de service, classée et située au numéro 15 de la Drève Saint-Hubert, a de son côté été rénovée. Une maison similaire située au numéro 17 le sera également…

Un parc de stationnement de 86 places a été aménagé par la Région flamande au niveau de l’Espinette Centrale/Middenhut en 2020. Plus de 4400 m² de surfaces bétonnées et pavées ont ont été construites dans une zone forestière classée et protégée Natura 2000. Ces travaux ont entraîné une déforestation de près d’un 1/2 ha, la destruction de la lisière et la suppression de la prairie existante. Un habitat précieux a ainsi disparu tout comme les nombreuses espèces qui vivaient sur le site de l’Espinette centrale. La plupart d’entre elles sont protégées et certaines menacées.

Une action en justice de cessation environnementale a été introduite (24/02/2021) contre le permis d’environnement octroyé par le Collège des Bourgmestre et Echevins de la commune de Rhode-Saint-Genèse ainsi qu’une demande de remise en état (restauration) du site. Cette action a été introduite par le Comité de Quartier de l’Espinette Centrale conjointement avec les Amis de la forêt de Soignes. Le jugement du Tribunal de 1ère instance néerlandophone de Bruxelles a été rendu le 6 octobre 2021. Dans la mesure où le juge de première instance s’est déclaré incompétent, une procédure d’appel a été introduite contre le parking (déjà réalisé) et le projet horeca café/restaurant/dancing dans les anciennes habitations du garde-forestier.

Suite à l’enquête publique concernant cette installation, les demandeurs ont retiré leur projet en novembre 2021.  Une nouvelle demande a cependant d’être introduite par les mêmes demandeurs et pour le même projet horeca. L’enquête publique s’est déroulée du 7 mars au 5 avril 2022 inclus…

Le Collège de Rhode St Genèse a intégralement accepté, le 16/6/2022, le projet d’horeca à l’Espinette centrale (référence: OMV_2022024878) et sans tenir compte des 134 lettres d’objections et de la pétition signée par 1113 personnes qui ont été adressées durant l’enquête publique qui s’est déroulée du 7 mars 2022 au 5 avril 2022 inclus.

Contre cette décision , les Amis de la Forêt de Soignes introduisirent un recours auprès de la députation de la province du Brabant flamand. En voici l’essentiel :

Nous avons été profondément choqués de découvrir, en juillet 2020, qu’un vaste parking de 86 places était en construction le long de la chaussée de Waterloo, au niveau de l’Espinette Centrale, et au sein de la Forêt de Soignes, zone Natura 2000 et patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le permis d’environnement délivré par le Collège

Nous avons alors appris qu’un permis d’environnement avait été délivré par le Collège de la commune de Rhode St Genèse, en date du 20/2/2020, pour de tels travaux, autorisant ainsi la déforestation de près de 5000 m2 (en rouge sur la carte), de haute valeur biologique, et la destruction de l’habitat des différentes espèces qui y vivent.Ce permis, intitulé «aménagement de la porte d’entrée de l’Espinette Centrale avec, entre autres, déboisement partiel, travaux de terrassement et d’aménagement d’un parking avec abri à vélos», a été accordé à De Werkvennootschap (DWV; agence flamande chargée de la gestion de travaux de mobilité complexe d’intérêt stratégique) et à l’Agentschap voor Natuur en Bos (ANB; Agence flamande pour la nature et la forêt). Les demandeurs se sont opportunément asso- ciés dans la mesure où le nouveau parking aura une double fonction et remplacera le parking existant qui a purement et simplement été abandonné. Le nouveau parking fait partie de la première phase de l’aménagement du point d’accès Middenhut (improprement désigné porte d’accueil) prévue par le plan de Gestion de la Forêt de Soignes. L’ANB précise que ces travaux au- ront un impact limité sur la Forêt mais reconnait cependant leurs effets délétères sur l’habitat des chauves-souris. Le nouveau parking doit également être un point-mobilité faisant partie du programme «Werken aan de Ring», géré par l’agence DWV qui s’occupe d’infrastructure de mobilité complexe et d’importance stratégique. Il est donc très étonnant que ce projet n’ait pas fait l’objet d’une étude de mobilité et qu’il soit présenté comme un projet à petite échelle et dont l’impact sur la mobilité sera très limité. Dans un deuxième temps, et après la construction du nouveau parking, une demande de changement d’affectation de la maison du garde forestier -située à l’intérieur de la forêt, à près de 100 m de la lisière actuelle- sera introduite, par l’ANB, pour la transformer en établissement horeca avec création d’une terrasse, d’une zone de pique-nique et d’un espace récréatif autour de ce bâtiment. Nous avons donc été très surpris de constater que le site communal ait indiqué, en date du 6/7/2020, et à la veille du début des travaux, que ce changement d’affectation était déjà acquis et alors qu’il n’y a pas encore eu de demande de permis sur ce point. De plus, le site communal indiquait également, à la date du 6/7/2020, que «les travaux débuteront le 7 juillet par l’abattage de quelques arbres» en présentant un dessin idéalisé du futur pro- jet, ne permettant pas de se rendre compte de la réalité de la déforestation. Cette manière de procéder laisse très songeur dans la mesure où le permis prévoit l’abattage de près de 5000 m2 et où le reboisement de compensation doit couvrir une surface 3 fois supérieure, soit près de 15000 m2, compte tenu des essences protégées qui disparaitront. Elle omet égale- ment de préciser que le permis délivré par le Collège a accepté que 75% de ce reboisement de compensation soient réalisés à Overijse et à Tervuren, c’est-à-dire en dehors de la commune de Rhode St Genèse… Nous avons également été stupéfaits de réaliser que, tout au long des différentes étapes de ce dossier, ni l’administration communale de Rhode St Genèse ni les agences DWV et ANB n’ont respecté leur devoir d’information et de concertation avec la population. L’administration communale n’a pas averti la population d’un tel projet et le rapport de la réunion de projet intitulé «Sint-Genesius-Rode Onthaalpoort Middenhut’’ qui a fixé le cadre de ce permis, a été approuvé par le Collège, le 5/9/2019, en toute discrétion. L’enquête publique s’est déroulée du 25/11/2019 au 24/12/2019, période particulièrement peu propice aux promenades en forêt, et l’avis de délivrance du permis du 20/2/2020 a été affiché dans la Forêt en mars 2020, juste avant la pé- riode de confinement… L’agence DWV n’a pas respecté ses propres statuts, précisés par l’article 3 du décret du gouvernement flamand du 23 décembre 2016 qui l’obligent à organiser la concertation, la par- ticipation et la communication avec les citoyens et la société civile. Enfin, l’agence ANB n’a pas non plus jugé utile de communiquer alors que le plan de Gestion de la Forêt de Soignes souligne toute l’importance de la communication avec le public dans le cadre de la création des portes d’accueil et points d’accès. Après analyse juridique, il s’avère que le permiscomporte des infractions manifestes. En effet, si les étapes de la procédure de soumission de ce permis d’environnement ont été suivies et si les différents intervenants sollicités ont tous donné un avis favorable à ce projet, les textes légaux auxquels les différents protagonistes se réfèrent n’ont ce- pendant pas été appliqués comme ils auraient dû l’être dans la mesure où les évaluations et rapports exigés par ces textes n’ont souventpas été réalisés.
Ces infractions manifestes concernent : Le Collège n’a pas procédé à une évaluation indépendante selon les articles 4.4.7,§2 du Vlaamse Codex Ruimtelijke Ordening (VCRO) et 3,§3 de l’arrêté du gouvernement flamand du 5 mai 2000 auxquels il se réfère dans son rap- port de réunion de projet du 5/9/2019 et dans le permis qu’il a octroyé le 20/2/2020. Il n’y a pas, dans le dossier, de document attestant que la compensation forestière prévue sur un terrain agricole dans la commune de Tervuren est autorisée. Il s’agit pourtant d’une condition indispensable pour que le permis soit délivré, comme l’a d’ailleurs souligné l’ANB elle-même. L’Agence du Patrimoine (Agentschap Onroerend Erfgoed) n’a pas motivé son autorisation pour la construction d’un parking dans la Forêt de Soignes, patrimoine mondial de l’UNESCO et zone Natura 2000.

Les demandeurs ont délibérément séparé la demande de permis de construction du parking de celle, à venir, visant à faire changer l’affectation de la maison du garde forestier en établissement horeca. Cette manière de procéder avait pour but de faciliter l’obtention de ces 2 permis, chaque demande nécessitant une dérogation de sorte qu’une demande conjointe aurait été plus beaucoup plus difficile à obtenir. Cette pratique de «saucissonnage» est pourtant contraire à l’article 7,§2 du Décret sur le permis d’environnement, relatif au permis unique.

DWV ne justifie pas l’intérêt stratégique de la demande de construction d’un parking dans la Forêt. Elle explique, au contraire, qu’il s’agit d’un projet d’importance limitée et sans impact sur la mobilité. Il n’y a pas eu d’étude sur la mobilité ni sur le nombre de places du nouveau parking. Il ne s’agit pas non plus d’un projet complexe au sens où il y aurait un processus intégré de permis et d’aménagement du territoire.

Par conséquent, le permis n’aurait pas dû être délivré à DWV. Aucune étude sur l’aménagement du parking existant n’a été réalisée afin de réduire l’impact des travaux sur la forêt. Le parking existant a tout simplement été écarté par les demandeurs invoquant qu’il s’agissait d’un parking informel et mal aménagé.

En réalité, les demandeurs ont fixé, sans justification, qu’un parking de 86 places devrait être construit et considéré que la situation de l’ancien parking ne correspondrait pas à une localisation susceptible d’être financée par l’agence DWV (il faut rappeler que cette agence gère des projets de mobilité complexe et d’importance stratégique…). Tous les contrôles imposés par le décret sur la conservation de la nature et sur le milieu naturel n’ont pas été réalisés, alors que la forêt de Soignes est reconnue comme une zone de protection spéciale, faisant partie du réseau Natura 2000 et étant un site Natura 2000 où les contrôles doivent être renforcés. La suppression de la lisière a créé une large et profonde percée au sein de la Forêt dont les conséquences sont très délétères pour tous les écosystèmes (exposition des arbres et de la flore, qui étaient protégés par la lisière, à la lu- mière et aux vents; nuisances sonores au sein de la forêt; écoulement des eaux; perte de l’habitat…). Nous demandons au Collège de préserver la lisière de la Forêt de Soignes dans la commune de Rhode St Genèse, en refusant toute demande d’implantation dans cette zone. Nous refusons que, par un effet d’entrainement, la lisière actuelle de la Forêt ne disparaisse au profit de constructions diverses (parkings, horeca, magasins, habitations…). Nous sommes catégoriquement opposés au grignotage insidieux et très préoccupant de la lisière de la Forêt de Soignes auquel nous assistons depuis plusieurs années, pour des motifs divers et variés, comme l’illustre le dossier actuel.

Nous demandons au Collège de refuser, lorsque le permis sera introduit, le changement de destination de la maison du garde forestier existante en un établissement horeca au sein de la Forêt de Soignes, par ailleurs inutile et contraire à la préservation de la faune et de la flore dont se targue perpétuellement l’agence ANB.

Par le Botermansdelleweg, la Drève Fromont, le Premountpad, le Kloosterweg, Groenendael est à deux pas…

JpLEGRAND

De l’Avenue des Coccinelles au Prieuré de Groenendael.

Mon grand père maternel venait de Boendael, à l’orée de la Forêt de Soignes, là où le roi Léopold II fit construire un hippodrome, il y en avait trois : Groenendael et Sterrebeek, outre Boitsfort (Uccle).

Cette fois, j’ignore l’hippodrome et je gagne la forêt derrière une M.R.S. proche des “Enfants noyés”. Mouton en fut l’architecte et du chêne, j’ai observé en février déjà les chatons. A observer, préciser… comme les champignons et les mousses qui colonisent arbres et chablis, précieux indicateurs environnementaux sur ces victimes des tempêtes, des hêtres souvent.

Hôpital – Fondation La Cambre – Psychogériatrie

Chaussée de La Hulpe 169

Typologie(s) : hôpital/clinique

Intervenant(s) :

Josse MOUTON, 1887-1960– architecte – 1951-1953

Styles

modernisme d’après-guerre

  • L’ESPOIR BY SIMON LEWI
  • cfr. Moortebeek : Construit en 1958, le pavillon est un centre récréatif pour les seniors, il se trouve dans le parc de l’Effort, qui doit son nom à la société coopérative « l’Effort ». Il se situe sur un terrain contigu à la cité-jardin. Les deux immeubles à appartements, Fénélon et Sévigné, de style moderniste sobre ont été construits en 1930-31 par l’architecte Josse Mouton. Au centre du parc, on voit, de part et d’autre les immeubles donnant sur les rues Fénélon (châssis bruns) et de Sévigné (châssis bleus clair) et l’arrière des huit maisons privatives de la rue Homère. Le mercredi 7 septembre 1921 se tint l’assemblée générale constitutive de la société coopérative de locataires « Les Foyers Collectifs ». En 2016, la société coopérative « Les Foyers Collectifs » a fusionné avec 4 autres sociétés immobilières de service public pour devenir la société coopérative de locataires : « Alliance Bruxelloise Coopérative ». Le Chalet a vu le jour en 1926. Il est aussi l’oeuvre de l’architecte Josse Mouton. Il fut reconstruit en 1936 en « dur » remplaçant ainsi la construction en bois. Mouton participe à la construction de plusieurs cités-jardin à Moortebeek (Anderlecht) en 1925, à Watermael-Boitsfort ‘Floréal’ 1929-1931. Il signe aussi les plans de plusieurs établissement hospitaliers (clinique César De Paepe à la chaussée de La Hulpe en 1951, aujourd’hui Fondation La Cambre – Psychogériatrie).

Boitsfort et Groenendael, 1914… Le guide de 1914, édité il y a cent ans, acquis par mon grand-père, est l’oeuvre critique du peintre René Stevens et de Louis Van Der Swaelmen, architecte paysagiste. Il serait instructif de comparer leur analyse avec une description actuelle du terrain. Je me suis mis à chercher des témoignages plus anciens … au seizième siècle, entre les Bourguignons et la Maison de Habsbourg.