Dépasser la crise des Nations unies: pour un nouveau Pacte mondial des peuples, conférence au Centre d’action laïque, Université libre de Bruxelles, le 15 décembre 2022

Monique Chemillier-Gendreau se présente comme une juriste et enseignante critique, confrontant le droit à une société internationale morcelée, souhaitant permettre à chacun “d’avoir droit au chapitre”, alors que la plupart de ses collègues veulent exposer le droit existant. Les sujets de droit international sont selon eux les seuls Etats (et les organisations qu’ils constituent), ils passent sous silence les humains et les peuples, il est vrai que la souveraineté des Etats reste quasi absolue.

Monique Chemillier-Gendreau mentionne comme sources de droit international les traités, les coutumes et le “ius cogens”, les deux dernières catégories étant difficiles à appréhender selon elle.

Monique Chemillier-Gendreau est juriste, professeur émérite à l’Université Paris VII-Diderot et membre du Laboratoire d’Analyse Critique du Juridique (LACRIJ).

Monique Chemillier-Gendreau souligne le rôle du mouvement pacifiste, né dans les années 1870. Il a été important pour la création de la Société des Nations, mais il s’est compromis (on se souvient des “Munichois”) et surtout l’organisation mondiale a échoué (cfr. Hobsbawm). Sa refondation à la fin de la seconde guerre mondiale a débuté par le volet financier (FMI, Banque mondiale), suivi par l’O.N.U. , elle-même, qui connaît comme faiblesses :

  • l’absence de contingents de maintien de la paix,
  • l’absence de désarmement,
  • l’exercice fréquent du droit de veto par les membres permanents,
  • la compétence facultative, seulement, de la Cour Internationale de Justice,
  • la non inscription de la décolonisation dans la Charte (certains Etats comme l’Inde, l’Indonésie, l’Egypte l’ont efficacement mise à l’agenda de l’Assemblée générale),
  • l’absence de cour internationale des droits de l’homme,
  • la dérive vers la “légitime défense préventive” (déjà au Vietnam pour les Etats-Unis d’Amérique),
  • la codification tardive du droit de la responsabilité des Etats (commission de droit international) …

L’Âge des extrêmes, histoire du court xxe siècle (The Age of Extremes: The Short Twentieth Century, 1914–1991) est un livre de l’historien marxiste Eric Hobsbawm paru en 1994.

La situation mondiale actuelle est dramatique :

  • guerres en Palestine, au Yemen, en Ethiopie, au Congo, menaces en mer de Chine, terrorisme, …
  • chaos économique et environnemental, développement des mafias, …

Parallèlement à l’O.N.U., Monique Chemillier-Gendreau propose d’instituer :

  • la démocratie face au marché,
  • un parlement mondial des peuples,
  • un “exécutif” fondé sur l’élection, sans privilège,
  • des droits humains centrés sur la notion universelle de prévention de la souffrance,
  • une cour internationale constitutionnelle et une cour internationale des droits humains,
  • la limitation de tous les mandats électifs à un seul terme
  • le désarmement, la dépollution, la mutualisation des dommages, les taxes…

Par Foto-AG Gymnasium Melle, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=30983883

Isabelle Durant, Secrétaire générale adjointe de la C.N.U.C.E.D. décrit les travaux du Secrétariat général des Nations Unies : le bien commun en 2023 et souligne que les jeunes à partir de 16 ans pourront voter aux élections européennes (mai 2024), ceci après :

  • l’enlisement des débats sur le nouvel ordre économique international,
  • la puissance sans limite des multinationales,
  • la domination américaine, puis chinoise sur la coopération technologique,
  • les délocalisations, le développement du commerce équitable,
  • le repli identitaire fréquent chez les alter nationalistes.

@jplegrandbxl

“Les Châtelains de la Woluwe, épisode XIX. Amédée redécouvrait son quartier”.

Amédée s’éloignait des arcades du Cinquantenaire.

Amédée se promenait à la porte de Tervuren. Malgré le vent du nord, il n’avait pas pris de manteau, trompé par le soleil qui éclairait les arcades. Il passait devant la Banque Delen. Ce 15 décembre, le ciel était presque bleu. On lui avait parlé d’un ophtalmologue et de l’architecte Dewin. La façade de l’Ambassade d’Éthiopie l’intriguait.

Un passage permettait d’accéder à un petit espace public.

Amédée se retourna pour contempler l’avenue de Tervuren.

Il observa l’étrange escalier permettant d’accéder aux toits de la construction conçue par l’architecte Dewin.

L’Ambassade d’Éthiopie présentait ici un autre aspect…

On était en hiver, la végétation ne le laissait pas deviner, pas plus que d’étranges interdictions.

Il n’avait jamais vu la rue des Ménapiens sous cet angle. Rue Batonnier Braffort, un caviste se livrait à des propositions saugrenues qui ne pourraient laisser Médée insensible. (à suivre)

jplegrand

Hugo van der Goes au Rouge Cloître

Le guide de 1914, édité il y a cent ans, acquis par mon grand-père, est l’oeuvre critique du peintre René Stevens et de Louis Van Der Swaelmen, architecte paysagiste. Il serait instructif de comparer leur analyse avec une description actuelle du terrain… Remontons d’abord à un passé beaucoup plus ancien, mais prestigieux.

Les primitifs flamands avaient développé une incroyable maîtrise dans la façon de rendre les étoffes qu’ils représentaient avec un luxe de détails. Par exemple ce prophète, personnage de “l’Adoration des bergers, par Hugo van der Goes (1440-1482, au Rouge Cloître à Auderghem), une oeuvre peinte vers 1480. La robe de lourd brocard tissé de fils d’or est rendue avec un soin méticuleux. L’oeuvre est conservée à la Gemäldegalerie à Berlin. Photo : LL, Storia Mundi

En 1477, Hugo van der Goes est à l’apogée de la reconnaissance professionnelle. Doyen de sa corporation, « il tient une grande maison, pour laquelle il paie un loyer et où il vit sans être marié »; il devient frère convers au sein de la communauté du Rouge-Cloître (Auderghem). Il y est autorisé à continuer à peindre. De cette période datent l’Adoration des bergers ou la Mort de la Vierge (Bruges, Groeningen Museum), où transparaît une tension dramatique aiguë, traduite par l’expressivité des personnages.

Triptyque Portinari

Des informations sur le séjour privilégié de Hugo van der Goes, sous la protection de l’archiduc Maximilien, et sur la maladie qui le mène jusqu’à la mort sont livrées par la chronique tenue par Gaspar Ofhuys (1456-1532) et la thèse de William A. McCloy, Iowa University, 1958). Exposition à l’Hôpital Saint Jean, Bruges, durant l’hiver 2022-2023.

Un ermitage est construit en 1366 sur le site du Rouge-Cloître à Auderghem. Selon Émile Poumon, les trois protagonistes sont l’ermite Égide Olivier, son ami Guillaume Daniels, chanoine de Sainte-Gudule, et le bourgeois Gautier Vandermolen, dont l’appui financier permet d’édifier le monastère sur le terrain concédé par la duchesse Jeanne. C’est un bâtiment en poutrelles et pisé, recouverts de tuiles pilées; il est doté d’une chapelle et de cellules pour neuf ermites. Le prêtre Guillaume Daneels, de la paroisse de Boendael, leur célèbre la messe de temps à autre (Duchesse Jeanne de Brabant , charte de fondation, le 1er mars 1367). En 1369, le petit groupe, s’inspirant du prieuré voisin de Groenendael, adopte la règle de saint Augustin : pauvreté, isolement, prière, méditation, vie contemplative. Il obtient la consécration de la chapelle dédiée à Saint Paul, le droit d’édifier un autel et de lire les offices, mais pas celui d’administrer les sacrements. En 1372, il reçoit l’approbation de ses règles de vie et liturgiques. En 1373, les bâtiments sont agrandis, un nouvel autel et un cimetière sont consacrés et la fondation est approuvée par Gérard de Dainvilleévêque de Cambrai. Elle est affiliée en 1374 à l’ordre des chanoines réguliers de saint Augustin par le prieuré de Groenendael, tout proche, et Guillaume Daneels est désigné premier prieur. En 1381, il entreprend la construction de l’église après avoir encore reçu de la duchesse Jeanne de Brabant les terres et étangs des environs ainsi que certains privilèges et exemption d’impôts.

Vers 1400, une enceinte est édifiée. En 1402, avec d’autre prieurés brabançons, le Rouge-Cloître forme une congrégation dont Groenendael prend la tête et qui rejoint la Congrégation de Windesheim. Les premiers siècles du prieuré sont marqués par une grande dévotion et l’aisance matérielle. Il possède une riche bibliothèque et un atelier d’enluminure réputé. Un catalogue des manuscrits de la bibliothèque datant de 1487 témoigne de son importance. Au xvie siècle, le monastère est un des plus prestigieux des Pays-Bas espagnols, sa proximité de la ville de Bruxelles y contribuant pour beaucoup. Y séjournent Charles Quint, puis les Archiducs Isabelle et Albert. À la fin du xvie siècle, lors de la Révolte des Gueux, le prieuré est pillé et les chanoines se réfugient à Bruxelles. L’atelier de Rubens décorent l’église de ses peintures. En 1693, un incendie ravage une partie des bâtiments. La bibliothèque, les précieux manuscrits enluminés, les livres anciens et les reliures de valeur sont épargnés.

Le monastère est supprimé par l’édit du 17 mars 1783 de Joseph II, adversaire de la dîme, désirant ” assainir l’économie. Les objets de valeur sont enlevés le 13 avril 1784, les livres conservés dorénavant à Vienne. Les moines rachètent l’abbaye aux Etats de Brabant après la Révolution brabançonne, seize chanoines reviennent, mais les troupes françaises se livrent au pillage et le régime français supprime sous le Directoire les couvents, vendus comme “biens publics” le 14 juin 1798; l’église est incendiée en 1834 (Wikipédia).

L’urbanisation et la construction de routes portent atteinte au site. En 1872, Romain Govaert, père de Félix Govaert, bourgmestre d’Auderghem, acquiert le domaine. Félix Govaert est le fils du juge de paix Romain Govaert qui construit un château en 1872 près de l’étang Langengrachtvijver, au Rouge-Cloître. Félix Govaert est élu conseiller communal sur la liste libérale en 1903. En 1907, il devient premier échevin, puis bourgmestre en 1911 avant de mourir le 30 mars 1912. Il a pris l’initiative de la construction du complexe scolaire de l’actuelle rue Robert Willame, qui a d’ailleurs reçu son nom.

Gabriel van Dievoet, Rouge-Cloître, huile, 1897 (22,5 × 13,7 cm).

A partir du 1er juin 1910, l’État est propriétaire du Rouge-Cloître. Il laisse exploiter là une fabrique de munitions, un atelier de tailleur de pierre, un hôtel, des restaurants et cafés. Le plus grand bâtiment, qui servait autrefois de dortoir, a été converti en restaurant.

Le domaine devient propriété de la Région de Bruxelles-Capitale en 1992. Les promeneurs et les artiste, attirés par le charme de l’ancien prieuré et sa position de porte de la forêt de Soignes, fréquentent le lieu. Une partie du site est classée réserve naturelle et intégrée au réseau européen Natura 2000. Cette mise en valeur vise notamment à restaurer le réseau hydraulique mis en place par les chanoines. L’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement (IBGE) a entamé, en 2006, les travaux d’aménagement des jardins historiques de l’ancien prieuré.

Depuis 1999, des fouilles, sondages et évaluations archéologiques ont été menés pour le compte de la Direction des Monuments et des Sites de la Région bruxelloise. L’infirmerie, les vestiges de la brasserie et le moulin ont été mis en valeur en 2002. Le mécanisme du moulin a été retrouvé. En 2003, l’emplacement de l’ancienne église, de la brasserie et des ailes du cloître, détruites en 1800, ont fait l’objet de l’attention de l’équipe archéologique.

On peut voir aujourd’hui l’enceinte, le prieuré du 18e siècle, les dortoirs, l’ancienne ferme carrée à un étage, les anciennes dépendances avec leur manège et les écuries, les maisons du meunier (appelée Maison de Bastien) et du portier. Les moulins ont disparu, les étangs, établis sur des marécages au Moyen Âge, ne se prêtent plus à la pisciculture. En 1898, la maison du meunier au Rouge-Cloître à Auderghem vint dans les mains de la famille Bastien. L”artiste peintre s’y installera lus tard. Il faisait partie du groupe informel des peintres de Rouge-Cloître qui comprenait entre autres Franz Smeers, Demalander, Albert Pinot et Amédée Degreef.

Les bâtiments accueillent le Centre d’Art du Rouge-Cloître qui, après Louis ClesseMaurice BlieckWillem BattailleThéodore BaronRené StevensGabriel Van Dievoet et Eugène Plasky, organise des expositions et des ateliers, comme la Maison du Conte de Bruxelles, et soutient Cheval et forêt, une association mettant en valeur les chevaux de trait par des démonstrations de débardage.

René Stevens, Premières feuilles (Vallon des Trois-Fontaines – Forêt de Soignes)

Promenade fort instructive sur la gestion forestière et son avenir, alors que les hêtres sont menacés. La Société royale forestière de Belgique aide les propriétaires privés. Trois heures au Rouge-Cloître pour se faire connaître à Bruxelles (un paradoxe, la forêt ici est patrimoine régional). Amir Bouyahi, “L’Oracle de la Foret de Soignes”, nous a guidés.

AQUARELLE PAR Gabriel van Dievoet (1875-1934) le Rouge Cloître

Flore. Jacinthe des bois, Narcisse jaune, Anémone sylvie, Sceau-de-Salomon multiflore, Mercuriale vivace, Callune, Tamier, Laîche, Belladone, campanule, sanicle, parisette, listera, troène, fusain. Parcelles potagères associatives.

Faune Mammifères : Ecureuil roux eurasiatique, Chevreuil, Renard sont les espèces les plus visibles. Le chevreuil peut être aperçu régulièrement. La fouine, le Putois et la Belette sont aussi présents, de même que plusieurs espèces de micromammifères . L’écureuil de Corée est présent en petit nombre et semble stable voire en régression.

Parmi les chauves souris, le vespertilion des marais (Myotis dasycneme), régulier au Rouge-Cloître depuis quelques années. Le grand rhinolophe enregistré sur le site en 2011. La pipistrelle de Kuhl dont 2 des 3 contactsréalisés en Belgique l’ont été au Rouge-Cloître. La diversité de micro-milieux de la réserve et de ses abords immédiats (bâtiments, pâtures bordées de haies, etc.) est un atout indéniable pour les chauves-souris, y compris les espèces moins rares que celles citées ci-dessus.

L’avifaune nicheuse des carrés d’atlas dont le site fait partie est renseignée par Weiserbs & Jacob (2007). Les données de recensements hivernaux d’oiseaux d’eau ont également été exploitées (Beck et al., 2005). La diversité du paysage et des biotopes permet l’observation dans la réserve et alentours d’un grand nombre d’espèces nicheuses ou de passage sur une petite superficie.
Parmi les espèces typiquement forestières, le Grimpereau des jardins, la Sittelle torchepot, la Mésange boréale, la Mésange nonnette, le Pic vert, le Pic épeiche, le Pic épeichette, le Pic mar sont nicheurs dans ou à proximité de la réserve.

Pour les oiseaux aquatiques, le Grèbe castagneux est devenu nicheur régulier grâce au développement de la végétation aquatique et hélophyte. Le Grèbe huppé, le Canard colvert, le Canard chipeau, la Poule d’eau, la Foulque, le Fuligule morillon, Martin-Pêcheur et la Rousserolle effarvate sont aussi nicheurs. La Bernache du Canada et l’Ouette d’Egypte sont présentes, particulièrement la Bernache du Canada qui a tendance à se multiplier. Le Canard Mandarin est aussi présent en petit nombre.

Les étangs et leurs abords servent de lieu de nourrissage et d’hivernage à de nombreuses espèces : Grand cormoran, Héron cendré, Grande aigrette, Râle d’eau, Fuligules milouin et morillon, Sarcelle d’Hiver, Canards souchet et chipeau, Nette rousse (largement favorisée par l’amélioration de la qualité des plans d’eau riches en végétation hélophyte et aquatique, dont algues du genre Chara qui sont leur nourriture principale).

L’espèce la plus remarquable est le Grand Butor qui profite des roselières qui se sont bien développées. Les rapaces comprennent la Buse variable, l’Autour des Palombes, l’Epervier d’Europe, le Faucon hobereau et la Chouette hulotte, tous nicheurs sur le site ou dans les environs.

Reptiles : Le Lézard vivipare, et l’Orvet sont les 2 reptiles dont la présence est certaine, notamment sur les versants thermophiles.

Pour les amphibiens, il y a une très abondante population de Crapauds communs, de Grenouilles rousses et de Grenouilles introduites appartenant au complexe Rana esculenta. Le Triton alpestre, le Triton palmé et le Triton ponctué sont aussi présents.
Le Triton crêté n’a pas été repéré mais existe en Forêt de Soignes dans le vallon des Grandes Flosses dans une mare située en amont de la réserve en Région Flamande.
(PLAN DE GESTION DE LA RESERVE NATURELLE DU ROUGE-CLOÎTRE approuvé par le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale par Arrêtés du 6 juin 2019 sur base de l’Ordonnance Nature

L’abbaye du Rouge-Cloître est située à l’orée de la forêt de Soignes, à 7 km au sud-est de la ville de Bruxelles.

Au contact des sables bruxelliens et des argiles yprésiennes imperméables sous-jacentes apparaissent plusieurs sources qui alimentent le Roodkloosterbeek et le chapelet d’étangs . Dans le Vallon des Grandes Flosses, ce sont successivement la source du Sylvain et la source de l’Empereur, ainsi que diverses plus petites sources. Ces débits alimentent de l’amont vers l’aval le grand étang des Clabots (étang n° 2),l’étang du Moulin (étang n° 3, réservé à la pêche, hors réserve naturelle), le petit étang du Moulin (étang n° 4) puis le grand étang du Moulin (étang n° 5). Il faut rajouter les débits du ruisseau des Trois Fontaines qui se jette en rive gauche dans le petit étang des Clabots (étang N° 1). Avec leur profil en pente douce, ils bénéficient de berges plutôt boisées pour les étangs amont (Nos 1 et 2), et de berges couvertes de végétation hélophyte en aval (étangs 4 et 5).Des arbres tombés à l’eau égrainent ici et là les rives. Les étangs du Rouge-Cloître constituent un élément caractéristique du paysage plutôt ouvert de fond de vallée. (PLAN DE GESTION DE LA RESERVE NATURELLE DU ROUGE-CLOÎTRE approuvé par le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale par Arrêtés du 6 juin 2019 sur base de l’Ordonnance Nature)

Localisation du Rouge Cloître au nord de la Forêt de Soignes, sur une carte touristique

Bâtiments de l’Abbaye, cité du Transvaal… L’abbaye de la Cambre à Ixelles était florissante à la même époque que le Rouge-Cloître.

Ci dessous, Etang Clabots (le long de l’autoroute) et étang principal, en direction du Jardin Massart.

” D’une superficie de 24,7 hectares, la réserve naturelle est située à Auderghem en Forêt de Soignes (bordure nord est) dans la vallée du Rood Kloosterbeek (affluent de la Woluwe) et sur une partie des versants. Le paysage est caractérisé par une alternance de milieux franchement ouverts (étangs, zones humides, certains versants) et fermés (milieux forestiers de fond de vallée et versants). La mosaïque de milieux est relativement complexe. Les versants et plateaux sont caractérisés par des éléments de prairies sèches avec certaines caractéristiques les rapprochant des pelouses calcaires, des éléments de lande à Callune, et une hêtraie ou une forêt mélangée avec certaines caractéristiques liées au sous- sol calcaire. Le fond de vallée est largement dominé par une végétation marécageuse, et une aulnaie- frênaie ou une chênaie-frênaie, il est alimenté par le Roodkloosterbeek et le ruisseau affluent des Trois Fontaines. “ (PLAN DE GESTION DE LA RESERVE NATURELLE DU ROUGE-CLOÎTRE approuvé par le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale par Arrêtés du 6 juin 2019 sur base de l’Ordonnance Nature)

La réserve (carte touristique détaillée, montrant aussi le jardin Massart et le Transvaal) forme un maillon et un lien entre la Forêt de Soignes et les zones urbanisées et la vallée de la Woluwe proche. Les lieux sont très utilisés par un nombreux public comme lieu de promenade et constitue une des portes principales d’entrée en Forêt de Soignes. Pour permettre la circulation des promeneurs, BE entretient un grand nombre de sentiers à travers le site et permettant de circuler dans et vers les espaces proches (Forêt de Soignes, Jardin Massart, parc du Bergoje). Elle est directement au contact de la réserve forestière qui s’étend sur les plateaux en rive droite, avec la réserve naturelle des Trois Fontaines dont elle est séparée par l’autoroute E 411, et avec la zone de parc du reste du site, occupée par des jardins, des prairies et des potagers (plan de gestion de la réserve naturelle au Rouge Cloître).

La Woluwe à Auderghem. Photos vers 1900. L’administration communale organise une exposition historique en rue, à propos de cette période.

Bergoje… Des arbres aux teintes automnales au fond, indistincts comme l’étang avant que le Rode Kloosterbeek mélange ses eaux à la Woluwe rue Bassem

Le nom d’Auderghem apparait pour la première fois dans une charte de 1253. Il proviendrait de Ouderghem qui signifierait « vieille maison » (Ouder : vieux et ghem, dérivé du vieil germanique haim : maison). Ce nom pourrait même remonter à l’époque franque et serait alors issu de Aldaharinga haim, qui signifie « maison d’Aldaric ». Une hypothèse serait que déjà au ve siècle, on trouvait à Auderghem plusieurs domaines agricoles dont le plus important était peut-être celui d’un certain Aldaric, guerrier venu de l’Est avec les migrations et qui choisit, pour s’y établir, une clairière dans la forêt.

Vue générale de l’étang principal. Exposition organisée en rue au Transvaal, Auderghem

Fin du xixe siècle, Auderghem est investie par la noblesse et la bourgeoisie qui construisirent des résidences de campagne. Beaucoup de ces résidences ont été détruites. Le château de la Solitude construit en 1912 par la duchesse de Croÿ ou l’ancien château Waucquez , résidence du bourgmestre et chef de cabinet du Roi, Henri de Brouckère, subsistent. Le château de Rouge-Cloître est vendu en 1960 et détruit en 1961. Après avoir appartenu à Félix Govaert (acte du 28 juin 1911 passé devant le notaire Georges de Ro à Saint-Josse-ten-Noode), il était devenu propriété du notaire Albert Poelaert, neveu du célèbre architecte Joseph Poelaert, puis, en 1927, du comte de Meeus. En 1953 fut créée la Société du Château de Rouge-Cloître (Annexes au Moniteur belge, 2 et 3 février 1953) qui avait pour objet la mise en valeur du domaine.

Carte topographique de l’institut géographique national, présentant la partie touristique : La Commune d’Auderghem offre de nombreux espaces verts. Outre le prieuré de Val Duchesse, on y découvre le prieuré ou Abbaye du Rouge-Cloître, le Jardin botanique Jean Massart, la forêt de Soignes, le Parc du Bergoje, le Parc de Woluwe, le parc Seny.

La commune possède des armoiries octroyées en 1926, montrant les symboles de deux anciennes abbayes importantes de l’actuelle commune. Toutes les deux datent du Moyen-Âge et furent abolies à la fin du xviiie siècle. Les armoiries sur la partie gauche sont celles de l’Abbaye du Val Duchesse et celles de droite sont celles de l’Abbaye du Rouge-Cloître.

Blasonnement : Parti: au 1er d’azur à la Sainte Vierge couronnée et nimbée d’or, les pieds posés sur une terrasse de sinople et tenant sur le bras senestre l’Enfant Jésus nimé d’or. La Sainte Vierge assise sur un édicule également d’or, vu de côté et soutenant aux extrémités de son toit deux colombes affrontées du même; au 2e de gueules à une couronne à trois fleurons, traversée par deux palmes passées en sautoir et par une épée haute posée en pal et brichant sur les palmes, le tout d’argent.

  • Délibération communale : 6 janvier 1925
  • Arrêté royal : 31 juillet 1926
  • Moniteur belge : 19 août 1926

Source du blasonnement : Heraldy of the World

Ecole communale du Transvaal – Elevage de chevaux forestiers. – Tracé de l’autoroute, sur la carte topographique IGN

En vues aériennes, Google Maps

Enquête à poursuivre, chaussée de Wavre , 1885 pour le peintre Oleffe…

@jplegrandbxl, décembre 2022